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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Du courage en politique (Nicolas Cadène)

4 Avril 2021 , Rédigé par Repères anti-racistes

l y a 16 ans, la France se faisait peur en plaçant Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. L’année dernière, c’est Marine Le Pen, sa fille, qui a renouvelé le tragique exploit. Et la prochaine fois ? Ces scores sont attribués à la fois à la situation générale (crise, replis, pertes de repères) et à la lecture médiatique qui en est faite (traitements anxiogènes, approches exploitant les peurs, etc.). La responsabilité des leaders d’opinion qui participent à cette lecture, certains de pacotille, est indéniable.

CEUX QUI SE LAISSENT PORTER PAR LE VENT DES OPINIONS FACILES

On cite souvent, avec raison, cet extrait du « discours à la jeunesse » de Jean Jaurès du 30 juillet 1903 au lycée d’Albi : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire. C’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » L’actualité nous montre tous les jours que de nombreux responsables politique (de tous bords), éditorialistes et intellectuels, contrairement aux alibis qu’ils se donnent, préfèrent se laisser porter par le vent des opinions faciles plutôt que de s’intéresser à la complexité du monde. Il leur apparaît plus confortable et bien plus efficace en termes d’exposition de soutenir les « applaudissements imbéciles » et « les huées fanatiques » plutôt que de s’embarrasser avec la vérité.

Parfois même, il s’agira de favoriser d’un petit souffle le feu d’une idée médiocre, facile à entretenir, facile à manipuler et qui, s’il embrase le débat, n’aura jamais comme victimes collatérales que des gens qui n’appartiennent jamais au débat. Un incendie qui pourrait même avoir du « bon » parce qu’une idée facile qui brûle rend le terrain fertile à plein d’autres, exploitables ou utiles pour justifier des programmes politiques qui, sans ces contrefeux, apparaîtraient dans toute leur médiocrité.

L’éditorialiste, le politique, l’intellectuel de pacotille est bien persuadé qu’aucun incendie, jamais, ne viendra troubler son sommeil. Que lui importe alors de troubler celui des autres ? Que lui importe les inquiétudes des « droits de l’hommistes », il ne se sent pas concerné. Jamais le monstre médiatique ne se brule les doigts aux feux qu’il déclenche ; pourquoi, alors, se priver ?

CEUX QUI NE S’ADRESSENT JAMAIS À « L’OPINION MOBILISÉE »

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