Chronologie palestinienne (1914-2008)
Palestine-Israël Chronologie pour un aperçu historique
De 1516 , date de la conquête ottomane, jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, pendant quatre siècles, la Palestine fera partie des provinces arabes de l’Empire
Durant la Première guerre mondiale, l’Empire ottoman est engagé aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie.
Cette période sera marquée par les promesses faites par la Grande-Bretagne aux Arabes dont elle déclara « reconnaître et soutenir l’indépendance » pour s’assurer leur participation à la guerre contre les Ottomans.
Dès 1915, la France et la Grande-Bretagne commencent à esquisser le contour de leurs futures zones d’influence au Proche-Orient anticipant déjà le dépeçage de l’Empire ottoman.
1916 : Accords secrets Sykes-Picot :Ils prévoyaient une Palestine internationalisée, seuls les ports d’Haïfa et de Saint Jean d’Acre revenant à la Grande-Bretagne.
La Palestine sous mandat britannique :
De 1917 – 1939 :
- Cette période sera marquée par la poursuite toujours plus difficile du double discours des Britanniques. D’un côté, le mouvement sioniste exige que soit respectée la promesse de la Déclaration Balfour, de l’autre le mouvement nationaliste arabe s’oppose à l’afflux d’immigrants juifs. Le programme sioniste en Palestine va se télescoper avec l’éveil du nationalisme arabe.
Le début des années 30 verra une reprise très forte de l’immigration juive parallèlement à la montée du nazisme. Cette période qui verra une progression très forte de ventes de terres aux nouveaux migrants, sera marquée par une succession d’émeutes et de grèves. Les soulèvements de la population arabe contre le mandat britannique -durement réprimés- contraindront Londres à se résoudre à réduire de façon drastique l’immigration juive et l’achat de terres.
Les années 36-39 seront considérées comme la préfiguration d’une Palestine capable de prendre en mains son avenir. Cependant face à la grande grève de 36 quasiment insurrectionnelle la direction palestinienne, les notables en particulier, vont opter pour une stratégie d’attente et s’en remettre aux décisions des Britanniques … qui mettront fin à l’insurrection en rétablissant leur autorité… Analysées comme fondatrices du mouvement national palestinien, ces trois années de rébellion et de répression auront toutefois affaibli les forces vives de la Palestine.
1917 : 2 novembre Déclaration Balfour promettant la création d’un Foyer national juif.
Décembre : Entrée des troupes britanniques à Jérusalem, capitulation des Turcs.
1918 : Soutien de Londres et Paris à l’émancipation des peuples libérés du joug ottoman.
1919 : Le premier Congrès des associations islamo-chrétiennes de Palestine protestent contre la promesse faite aux sionistes.
Commission américaine au Proche-Orient qui préconisera la sauvegarde de l’unité et la limitation du programme sioniste.
1920 : Premières manifestations contre la Déclaration Balfour.
1920-1928 : La période sera relativement calme du fait du tassement de l’immigration juive.
1928-1929 : Emeutes provoquées par des raisons d’ordre religieux et la question symbolique des Lieux Saints.
1933 : Emeutes de Haïfa à l’encontre des Britanniques rendus responsables du développement du sionisme.
1935 : Révolte populaire conduite par le cheikh Izz al-Din al-Qassam.
Grève générale pour l’arrêt de l’immigration et la vente de terres.
1936 : 21 avril-11 octobre , grande grève et boycott de l’Etat. Six mois de succession de grèves et d’incidents armés. Forte répression. Le 18 juin, Haïfa est rasée par les Britanniques. De son côté, la Haganah, branche militaire du mouvement sioniste commence à s’organiser en véritable armée.
1937 : Rapport Peel .En réaction à l’idée de partition de la Palestine, véritable guerre opposant Palestiniens et troupes coloniales.
1938 : La commission Woodhead : abandon du projet de partage.
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De 1939-1945 :
Cette période sera marquée par l’entrée en scène des Etats-Unis dont les sionistes vont rapidement percevoir le rôle et la suprématie futurs. Le mouvement sioniste dès lors va établir des liens plus étroits avec la communauté juive des Etats-Unis pour appuyer son projet.
Elle a également vu un fort développement de l’immigration juive illégale conséquence de l’antisémitisme en Europe, parallèlement au développement des actions militaires contre les Britanniques de la part des groupes sionistes dissidents, Irgoun et Stern.
1939 : Livre blanc britannique proposant une Palestine unitaire et indépendante dans un délai de 10 ans, avec la participation des juifs et des Arabes au gouvernement. Le début de la guerre le rendra caduc.
1942 :Congrès sioniste à New York auquel participe Ben Gourion et réclamant l’immigration illimitée et le transfert à l’Agence juive de l’autorité pour créer un Etat.
L’après Deuxième Guerre mondiale :
La première période marquée par le plan de partage de la Palestine, la création de l’Etat d’Israël et la première guerre israélo-arabe. Expulsion programmée des Palestiniens et début du problème des réfugiés. (*)
1945 : Sous pression des Etats-Unis, commission d’enquête anglo-américaine pour étudier le problème des juifs. Elle enquêtera surtout en Europe et sera influencée par les requêtes des sionistes qui instrumentaliseront l’horreur des camps.
1946 : Création du Haut Comité arabe de la Palestine présidé par Amine Al Husseini.
1947 : 11 juillet départ de Sète de l’Exodus avec à son bord 4 500 immigrants illégaux pour la Palestine (le film reste l’archétype de la propagande sioniste).
29 novembre : vote du plan de partage par l’ONU (*)
1948 : 19 mars : Devant l’ampleur des troubles, les Etats-Unis demandent la suspension du plan de partage.
14 mai : Israël proclame son indépendance.
15 mai : fin du mandat britannique, entrée des armées arabes en Palestine. Première guerre israélo-arabe (*) qui laissera une Palestine démembrée dont la moitié de la population arabe est devenue un peuple de réfugiés.
1949 : 24 février-26 juillet Signatures d’armistices entre les pays arabes et Israël
1948-1950 : Proposition palestinienne d’union de la Palestine avec le royaume hachémite de Jordanie, suivie le 4 janvier 1949 par l’annexion par le roi Abdallah de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est et par l’union en 1950 de la Cisjordanie et de la Transjordanie. Quant à la bande de Gaza, elle passera sous administration du Caire mais ne sera pas annexée.
Plan de partage (Résolution 181)
Le 29 novembre 1947, décision des Nations unies de partager la Palestine en deux Etats, un Etat arabe de 11 500 km2et un Etat juif de 14 100 km2, soit respectivement 44,5% et 56,5% de la superficie partagée, les Lieux saints devant former une zone internationale.
A noter que la population juive en Palestine ne représentait en 1946 que 32% de la population totale et n’avait pu acquérir légalement en 1947 que 15%des terres cultivables.
Suivant le plan de partage de la Palestine, l’Etat juif allait être peuplé de 558 000 juifs (58%) et 405 000 Arabes (42%) ; l’Etat arabe allait être peuplé de 804 000 Arabes et 10 000 juifs. La zone internationale devait compter 106 000 Arabes et 100 000 juifs.
La décision fut rejetée par les Etats arabes et fut à l’origine d’affrontements entre les communautés de Palestine.
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De la défaite de 1948 à la guerre des Six Jours de 1967
La défaite de 1948 va amener une forte contestation des régimes arabes par leurs peuples, pour leur « trahison » lors de cette guerre : changement en Syrie dès 1949, assassinat du roi Abdallah en 1951, renversement des monarchies égyptienne en 1952 et irakienne en 1958. Cependant dès 1949, de petits groupes palestiniens lancent des opérations militaires contre Israël depuis la Syrie, la Jordanie ou Gaza dont les zones frontalières se trouvent soumises aux représailles israéliennes. La position des gouvernements arabes varie entre méfiance , soutien, tentative de contrôle ou d’instrumentalisation de ces groupes. Nasser essaiera dès février 1956 de mieux contrôler ces actions en créant des unités de fedayin. Entre temps le Fatah, issu de l’Union générale des Etudiants palestiniens (GUPS en anglais) de tendance nationaliste palestinienne et le FPLP plus pan arabe fourniront les premiers cadres combattants.
1951 : Création à Beyrouth du Mouvement nationaliste arabe animé par Georges Habache.
1952 : Création de l’Association des Etudiants palestiniens du Caire dont Yasser Arafat fera partie.
Coup d’Etat des Officiers libres en Egypte qui porte Nasser au pouvoir.
1955 : Raid israélien contre Gaza suivi d’actions armées palestiniennes en retour.
1956 : Opération franco-anglaise de Suez avec l’appui israélien après la nationalisation par l’Egypte du canal de Suez.
1958 : Création de l’UGEP (GUPS)
1964 : Premier Sommet arabe du Caire. Décision d’organiser le peuple palestinien pour lui permettre de « jouer son rôle dans la libération de son pays et de décider de son avenir »
1966 : Yasser Arafat sera détenu pendant 3 semaines à Beyrouth.
En novembre, émeutes contre le gouvernement jordanien jugé trop passif face aux attaques israéliennes.
1967 : 4 janvier, le gouvernement jordanien ferme le siège de ll’OLP dans la banlieue de Jérusalem.
5juin : Déclenchement par Israël de la guerre des Six Jours
28 juin : Annexion par Israël du secteur arabe de Jérusalem.
30 juin : A Damas, le Fatah décide d’organiser la résistance dans les territoires occupés.
Juillet : Projet israélien prévoyant l’annexion d’un tiers de la Cisjordanie avec l’implantation d’une trentaine de colonies.
Août : Premiers contacts Fatah-Nasser .
A l’automne, création de la Saïka , organisation palestinienne pro-syrienne.et du FPLP de Georges Habache
Expulsion des Palestiniens – Epuration ethnique – Réfugiés
Si 30 000 Palestiniens de l’élite et de la bourgeoisie ont cru quitter « provisoirement » la Palestine pour échapper aux troubles qui se développaient, la période entre le plan de partage et la création de l’Etat d’Israël verra la multiplication d’opérations de groupes israéliens tels la Haganah (noyau de la future armée israélienne), l’Irgoun de Begin et le Lehi (groupe Stern) qui, assurés de leur supériorité militaire incontestable concourront à la réussite du plan Dalet, plan secret d’expulsion des Palestiniens dont l’objectif est d’obtenir un Etat juif le plus homogène possible, c’est à dire débarrassé de sa population arabe.
La terreur est un des moyens employés au service de l'épuration ethnique.
Par exemple, le 8 avril 1948, 254 hommes, femmes et enfants du village de Deir Yassine seront massacrés par l’Irgoun et le groupe Stern. Ce massacre par son caractère systématique va marquer l’esprit des Palestiniens et comme le prouvent les travaux des nouveaux historiens israéliens, il entre dans cette stratégie qui sera couverte par Ben Gourion, laisser aux habitants des villages vaincus le choix entre fuir ou connaître le sort des habitants de Deir Yassine.
Près de quatre mois après la création de l’Etat d’Israël ce ne sont pas moins de 850 000 personnes qui auront été expulsées dont près de la moitié avant la proclamation de l’Etat d’Israël sur une population de 1,4 million de Palestiniens.
17 sept. 1948 : Assassinat par le groupe Stern de Bernadotte, médiateur de l’ONU qui avait présenté une résolution sur le retour des réfugiés.
L’Onu se saisira du problème des réfugiés et votera le 11 décembre 1948 la résolution 194.
11 décembre 1948 : Résolution 194 sur le droit au retour ou à compensation des réfugiés. Elle décide, à la suite du départ forcé de centaines de milliers de Palestiniens, qu’ « il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers ».
1ermai 1950 : Création de l’UNWRA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) qui accueillera l’écrasante majorité des Palestiniens..
Après la Guerre des Six Jours, on comptera 250 000 nouveaux réfugiés en provenance de Cisjordanie.
Aujourd’hui, on compte plus de 2,5 millions de réfugiés palestiniens dont 1/3 vit dans des camps. 80% de la population de Gaza sont des réfugiés.
Israël a toujours refusé le retour des réfugiés. Nombre de villages ont été détruits ou ont changé de nom après avoir été occupés par les immigrants juifs et les terres réparties entre les différents kibboutzim. Les traces de la présence palestinienne ont été systématiquement effacées. Et la question des « biens des absents » n’a toujours pas été réglée.
Israël obtiendra lors du processus d’Oslo que les réfugiés palestiniens de l’extérieur ne puissent voter aux élections en Palestine, façon de leur dénier le statut de citoyens palestiniens et de les couper de toute relation organique avec la Palestine.
22 novembre 1967 : Résolution 242 . Adoptée six mois après la guerre des Six Jours, elle « exige l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient »qui passe par « le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés durant le récent conflit » et « le respect et la reconnaissance de la souveraineté de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque Etat de la région et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, à l’abri de menaces et d’actes de force »
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De 1967 à la guerre du Kippour de 1973
Conséquence de la défaite de 1967, avec l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, la totalité de la Palestine mandataire est sous contrôle israélien.
- Sur le front de la résistance, d’autres organisations voient le jour , le FDLP et le FLA soutenu par le Baas irakien. Les mouvements de résistance prennent le contrôle de l’OLP.
- Dès 1968, l’installation de bases de la résistance palestinienne se fait en Jordanie et puis au Liban et sera source de heurts avec les pays concernés qui iront jusqu’à la liquidation de la résistance palestinienne en Jordanie en septembre 70 (Septembre Noir) et à des crises sérieuses entre l’Etat libanais et la résistance.
- Politiquement ce sera la reconnaissance de l’existence du peuple palestinien et l’acceptation par le roi Hussein de l’autodétermination des Palestiniens.
L’OLP dirigé par Arafat bénéficie du soutien populaire arabe. Elle met en place un début d’appareil et de structures sociales
- Dès 1973, dans les Territoires occupés , le CNP décide de créer le Front National Unifié
1968 : 21 mars Bataille de Karameh (la dignité), village de Jordanie, devenu symbole de la résistance, dans lequel les fedayin feront face à une importante force israélienne venue nettoyer les lieux
Juillet : rejet de la Résolution 242 par le CNP du Caire
28 décembre : Raid aérien de représailles sur l’aéroport de Beyrouth
Embargo de De Gaulle sur les armes à destination d’Israël
1969 : 1erjanvier : Le Fatah expose les principes du futur Etat palestinien indépendant et démocratique
Première crise sérieuse entre l’Etat libanais et les Palestiniens.
10 décembre : l’AG des Nations unies reconnaît l’existence du peuple palestinien.
1970 : Début des détournements d’avion. . Proposition de Sadate d’échanger les territoires occupés contre une reconnaissance formelle d’Israël
.1972 : Projet de royaume arabe uni présenté par le roi Hussein (Transjordanie, Cisjordanie et Jérusalem-Est)
6 septembre 1972 : Attentat contre l’équipe olympique israélienne aux Jeux de Munich par l’organisation Septembre Noir (référence aux événements de septembre 1970) suivi par des opérations iisraéliennes au Sud-Liban.
1973 : 3février le roi Hussein accepte l’idée de l’autodétermination des Palestiniens en vue d’un Etat palestinien indépendant.
Avril : Raid israélien sur Beyrouth suivi en mai d’affrontements entre l’armée libanaise et les fedayin.
6-24 octobre : Guerre arabo-israélienne dite guerre du Kippour qui verra l’embargo sur le pétrole
22 octobre ; Résolution 338 appelant à un cessez le feu et à l’application de la résolution 242 dans toutes ses parties
La colonisation des Territoires occupés
Ce processus débutera dès la fin de la guerre de 1967. En Cisjordanie, l’implantation des colonies se fit au départ dans la vallée du Jourdain. Prétextant des raisons de sécurité, Israël a ainsi pu s’approprier plus de la moitié des terres en Cisjordanie, la construction de routes reliant les colonies permettant de contrôler le territoire en le quadrillant Les occupations illégales, au regard des lois israéliennes, préconisées par le Goush Emounim vont assurer l’implantation de colonies dans des zones de fort peuplement arabe. En 1977, on compte 44 000 colons. En 1987, on compte une centaine de colonies (67 000 personnes en Cisjordanie) , une quinzaine pour Gaza (2 500 personnes occupaient 40% de la bande de Gaza). Entre 1993 et 96 le nombre de colons en Cisjordanie est passé de 100 000 à 145 000 .La construction de colonies autour de Jérusalem s’intensifie . Elles prennent en étau la partie arabe de la ville et participent à sa judaïsation.
La résolution 446 du 22 mars 1979 exigeait pourtant l’arrêt des « pratiques israéliennes visant à établir des colonies de peuplement dans les territoires arabes occupés depuis 1967 ».
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L’après guerre du Kippour - De la reconnaissance de l’OLP à l’invasion du Liban
La diplomatie des « petits pas » initiée par Henry Kissinger va dans un premier temps avec la restitution du Sinaï à l’Egypte ouvrir la voie aux accords de Camp David puis à la signature de l’accord de paix séparée entre l’Egypte de Sadate et Israël de Begin sous la houlette du président Carter en 1979.
Pour les Palestiniens ce sera et une reconnaissance de l’OLP et celle de leur droit à l’autodétermination.
1974 : 14 octobre L’Assemblée générale des Nations unies reconnaît l’OLP comme représentant du peuple palestinien.
22 novembre : La résolution 3236 reconnaît le droit des Palestiniens à l’autodétermination, la souveraineté et à l’indépendance nationale et l’OLP est admise à l’ONU avec le statut d’observateur.
1975 : Début du processus qui conduit à la guerre du Liban qui verra l’armée syrienne s’allier aux forces conservatrices libanaises contre la résistance palestinienne
1976 : 30 mars : Soulèvement populaire contre l’occupation suivi d’une répression féroce de plusieurs jours. C’est la « Journée de la terre » où l’on vit flotter le drapeau palestinien dans toute la Palestine, en démonstration de la représentativité de l’OLP.
12 avril : Elections municipales en Cisjordanie. En dépit de l’interdiction de l’OLP, succès des candidats se réclamant de cette organisation et des nationalistes de gauche
1977 :Déclarations et contacts officieux permettant une ouverture indirecte en direction d’Israël, Arafat se déclarant prêt à « engager le dialogue avec les Etats-Unis ». Voyage de Sadate à Jérusalem.
1978 : Invasion et occupation israélienne du Sud-Liban.
1979 : Signature de l’accord de paix israélo-égyptien.
1980 : 30 juillet : La Knesset proclame Jérusalem entière et réunifiée capitale d’Israël (proclamation non reconnue par la communauté internationale).
1981 : Plan de paix du roi Fahd d’Arabie prévoyant l’établissement d’un Etat palestinien sur la Cisjordanie et Gaza et ayant Jérusalem-Est pour capitale, le retour et le dédommagement des réfugiés et le droit de tous les Etats à vivre en paix dans la région.
1982 : Série de destitutions de maires palestiniens par les autorités d’occupation
6 juin :.Début de l’invasion du Liban par les forces israéliennes
Juillet –Août : Siège de Beyrouth-Ouest par l’armée israélienne
25 juillet : Signature par Arafat à Beyrouth d’un document dans lequel il approuve toutes les résolutions des Nations unies concernant la Palestine.
2 septembre : Les derniers combattants palestiniens quittent Beyrouth évacués par la force multinationale.
9 septembre Plan de Fès dans lequel les Etats arabes préconisent l’édification d’un Etat palestinien et la signature de la paix entre tous les Etats de la région (équivalant à une reconnaissance d’Israël).
14-15 septembre : L’armée israélienne entre dans Beyrouth-Ouest en violation des engagements pris.
16-18 septembre : Massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth par les forces libanaises avec la complicité « passive » de l’armée israélienne qui encercle les camps et qui sera témoin des massacres de civils. Entre 800 et 1 500 morts
1983-1988 (CNP d’Alger)
Chassée de Jordanie et du Liban, éloignée de la patrie, la résistance va être relayée par les Palestiniens à l’intérieur des Territoires occupés. Débutée en 1987, la révolte des pierres va prendre le relais des actions des fedayin et inventer des formes de lutte alliant initiatives d’autogestion quotidienne, désobéissance civile, grèves …contre une occupation qui administre à coups de décrets militaires et favorise une annexion rampante des terres palestiniennes. La poursuite de l’Intifada, sa structuration et la reconnaissance de sa légitimité, vont donner aux Palestiniens une position d’acteurs incontournables d’autant que la renonciation du roi de Jordanie à toute revendication sur la Cisjordanie prive les Israéliens de leur interlocuteur privilégié. Cette nouvelle donne va rendre possible pour les Palestiniens l’ouverture d’un véritable processus de négociations pour lequel ils sont prêts à accepter de faire des concessions malgré une opposition surtout menée par la Syrie.
1983 : Rencontre Arafat-Avnery-Peled à Tunis en janvier
Février : le Conseil national palestinien (CNP) adopte le plan de Fès. Contestation de la dissidence.
24 juin : Arafat expulsé de Syrie
1985 : Bombardement par les Israéliens du quartier général de l’OLP installé à Tunis.
1987 : 9 décembre , début de l’Intifada.
14 décembre : Création du Hamas par le cheikh Yassine.
1988 : 31 juillet : Le roi Hussein rompt tous ses liens avec la Cisjordanie.
12-15 novembre : CNP d’Alger. Reconnaissance des résolutions 181, 242 et 338. Condamnation du terrorisme et Déclaration d’indépendance de l’ Etat de Palestine.
13 décembre : Devant l’AG de l’ONU Arafat condamne le terrorisme sous toutes ses formes dès lors Washington accepte d’ouvrir un dialogue substantiel avec l’OLP
1991-2000 : De la conférence de Madrid à la deuxième Intifada
L’année 1990 verra l’Irak envahir le Koweït et Arafat soutenir Saddam Hussein, ce qui le marginalisera pour un temps.
Cette décennie sera marquée par le processus d’Oslo qui en quatre ans, entre 1993 et 1997, aura été vidé de son contenu.
Les impératifs de sécurité toujours mis en avant par Israël lui ont souvent servi de prétexte au non respect des accords , à leur remise en cause. Les arrière-pensées israéliennes n’ont jamais été absentes et leur volonté d’aboutir toujours sujette à caution et si provocations il y eut de la part des ennemis de la paix, la plus grave fut celle de Sharon sur l’esplanade des Mosquées sans compter que la colonisation s’est même amplifiée durant cette période
En laissant jouer les rapports de force comme si les deux parties étaient à égalité, les Etats-Unis ont fait preuve d’une partialité coupable et ont favorisé l’intransigeance israélienne. Pour les Palestiniens qui ont accepté que leur territoire soit divisé en zones de statuts différents, et qui ont toujours fait l’essentiel des concessions pour sauver le processus, la situation s’est complètement dégradée jusqu’à devenir insupportable.
1991 : Fin de la première guerre du Golfe
30 octobre : Ouverture à Madrid de la conférence de paix entre Israël et ses voisins arabes. La présence des Palestiniens se fait dans le cadre d’une délégation commune avec les Jordaniens.
10 décembre : Début des négociations à Washington placées sous le principe de l’échange de la terre contre la paix.:
1993 :10 septembre : Reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP
13 septembre : Signature à Washington de la déclaration de principe sur l’autonomie palestinienne élaborée secrètement à Oslo.
1994 : Signature du traité de paix entre Israël et la Jordanie.
1995 : Signature d’Oslo II (Arafat-Rabin) sur l’extension de l’autonomie à la Cisjordanie.
4 novembre : Assassinat de Rabin
Retrait des forces israéliennes des villes palestiniennes sauf Hébron
1996 : Elections en Palestine . Arafat élu président de l’Autorité palestinienne. Victoire du Fatah aux législatives
5 mai : Ouverture formelle des négociations sur le statut final des Territoires occupés.
1997 : Blocage des négociations de paix suite à la décision de construire la colonie juive de Har Homa dans la partie arabe de Jérusalem sous occupation.
1998 : Négociations de Wye Plantation et signature du memorandum de Wye River par lequel Israël se retirera de 13% supplémentaires de territoire en échange de la répression par l’Autorité palestinienne des mouvements terroristes avec l’aide de la CIA.
1999 : Fin de la période d’autonomie de cinq ans signée en 1993. Clinton s’en gage à ce que les négociations sur le statut final aboutissent dans un délai d’un an.
2000 : sommet israélo-palestinien à Camp David II (:Aucun accord)
28 septembre : Provocation de Sharon sur l’esplanade des Mosquées . Violents affrontements en Cisjordanie et Gaza prélude à la deuxième Intifada. Un mois après le début, Amnesty international accuse Israël de violations majeures qui pourraient être considérées comme des crimes de guerre.
4 novembre : Clinton décide de s’entretenir séparément avec Arafat et Barak pour trouver une issue.
Depuis 2001,
d’un côté l’élection de Mahmoud Abbas après la mort de Yasser Arafat, de l’autre la victoire du Hamas aux législatives due en grande partie au rejet de l’Autorité palestinienne (accusée de corruption et dont le bilan politique envers Israël est pour le moins décevant : aucune avancée politique et forte dégradation des conditions de vie) vont se conjuguer et faire que chaque partie, Autorité et Hamas, va revendiquer le pouvoir .Après la formation d’un gouvernement d’union, les oppositions entre les deux pouvoirs, chacun pouvant se prévaloir de sa légitimité démocratique, vont se multiplier d’autant que le boycott du Hamas décrété par Israël, suivi par les Etats-Unis et l’Ue, et l’appui total apporté à la politique de « collaboration » de M.Abbas va radicaliser les positions amenant ce qu’Israël a toujours voulu : entamer l’unité du peuple palestinien.
2002 : Début de la construction du Mur d’annexion déclaré illégal . Réoccupation de six des sept villes autonomes de Cisjordanie. Arafat assigné à résidence à Ramallah à la Mouqata. Lancement de la feuille de route par le Quartette.
2004 : Evacuation unilatérale des colonies de la bande de Gaza . Par leur refus d’assurer la transmission du pouvoir avec les autorités palestiniennes, les Israéliens ont contribué volontairement à l’instabilité de la bande de Gaza.
Mort de Yasser Arafat
2005 : Election de Mahmoud Abbas président de l’Autorité palestinienne
2006 : 25 janvier : Victoire du Hamas aux législatives
Juillet – Août : Agression israélienne contre le Liban. Le Hezbollah en sort renforcé.
2007 : 17 mars : Formation du gouvernement d’union nationale en Palestine
14 juin : Limogeage par Mahmoud Abbas d’Ismaïl Haniyeh premier ministre issu du Hamas
19 septembre : Israël déclara Gaza « entité hostile »
27 novembre ; Conférence d’Annapolis suivie d’aucun effet
2008 : 18 juin : Trêve unilatérale décrétée par le Hamas. Arrêt des tirs de roquettes en échange de l’ouverture des points de passage. 27 décembre : Début de l’offensive israélienne contre Gaza, opération « Plomb durci ».
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