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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Rwanda : le déshonneur de la France (Edwy Plenel)

7 Avril 2014 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Afrique, #Rwanda, #Génocides

Extrait

mediapart 0Faudra-t-il donc attendre un demi-siècle pour que la République française prononce, par la voix de son plus haut représentant, les mots qu’elle doit au peuple rwandais ? Mots d’excuse, mots de pardon, mots de vérité. Dire, tout simplement, ce fait d’histoire : la France, c’est-à-dire sa présidence, son gouvernement, son État et son armée, fut complice du génocide rwandais. Parce qu’elle a longtemps soutenu et armé le pouvoir qui l’a planifié, parce qu’elle a formé les civils et les militaires qui l’ont exécuté, parce qu’elle a épousé l’idéologie raciste dite hamitique qui l’animait, parce qu’elle n’est pas intervenue pour l’empêcher, parce qu’elle a laissé sans défense des populations qui lui demandaient protection, parce qu’elle a même facilité la fuite des génocideurs vers le Congo voisin.

Parfois, les nations qui se savent petites, lucides parce que fragiles, en remontrent à celles qui se croient grandes, aveuglées par leur désir de puissance. Il en va ainsi de la Belgique, puissance coloniale au Rwanda après l’Allemagne, qui a demandé pardon aux Rwandais à deux reprises depuis le génocide de 1994, non seulement lors de son dixième anniversaire (c’est à écouter ici) en 2004, mais dès 2000 par la voix de son premier ministre d’alors, Guy Verhofstadt.

Six ans à peine après le génocide, un responsable politique européen n’hésitait pas à faire sobrement cet acte de contrition auquel la France se refuse toujours : « Un dramatique cortège de négligences, d’insouciances, d’incompétences, d’hésitations et d’erreurs, a créé les conditions d’une tragédie sans nom. Et donc j’assume ici devant vous la responsabilité de mon pays, des autorités politiques et militaires belges, et au nom de mon pays, au nom de mon peuple, je vous demande pardon pour ça. »

 

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