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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Nous les Romanos, Bohémiens, Manouches, Gitans...

26 Mai 2010 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Tsiganes et voyageurs

 

Présentation du livre de l’Association Novatrice des Chênes Blancs

Imprimé en avril 2010

 

Nous les Romanos, Bohémiens, Manouches, Gitans...

conquête d’une écriture, lieu de reformulation d’une identité culturelle de l’oralité

 

nous-les-romanos.jpgNous les Romanos, Bohémiens, Manouches, Gitans...

Cet ouvrage collectif témoigne de l’identité dynamique de la communauté des Chênes Blancs dans le quartier de l’Ariane à Nice. Avec ouverture, avec sincérité, avec engagement, l’esthétique vibrante de la photographie et de l’écriture porte la quête tsigane d’un miroir tendu.

 

L’Ariane est un des plus anciens quartiers de Nice. Situé le long du Paillon, à l’Est de Nice, il est excentré par rapport au centre ville. La communauté tsigane, principalement manouche et gitane, est implantée dans ce quartier depuis plus de cinquante ans ans. Aujourd’hui, trente cinq familles y sont sédentarisées dans le lotissement des Chênes blancs.

 

Le livre, ouvrage collectif de la communauté des Chênes blancs, donne à connaître l’exploration intimiste, par les acteurs vivants ces transformations, des représentations identitaires tsiganes mises en tension dans les bouleversements économiques et culturels traversés.

Comment vivre dans la société actuelle sans rompre avec des traditions séculaires ?

Comment ne plus voyager ?

Comment résister à l’assimilation ?

A partir de textes rédigés lors d’ateliers d’écriture ou de parole, les thèmes porteurs sont : les origines, la citoyenneté, la famille, l’école, les femmes, les métiers, la sédentarité, la cuisine, la danse, les fêtes, le voyage…

 

Par le génie d’une culture de l’adaptation, en passant du vivre caché dans l’oralité à l’exposition au monde (gadgé), les valeurs transmises de génération en génération trouvent un lieu de préservation dans l’esthétique de l’écriture. L’impression procurée par cette lecture puissamment évocatrice tient à la force des formules, à la profondeur des perceptions transcrites, à l’absolue immédiateté des témoignages, au rythme enveloppant issu de l’oralité, à l’accès donné quasi-tangible, sensitif des auteurs. Cette esthétique organique –du vivant fugace- se dit comme le sujet même de cette quête de l’immuable.

 

La vision extérieure du photographe rencontre l’image que les sujets veulent donner d’eux-mêmes. On y lit leur ferveur et leur maîtrise esthétiques. De même les photographies de famille confiées, images d’amateurs, témoignent d’une justesse et d’une pertinence souvent inégalée.

 

La genèse de l’œuvre depuis son enracinement dans la culture orale (contes tsiganes mimés par les enfants, groupe de parole femmes), sa nourriture par la littérature tsigane (lecture à voix haute), jusqu’à son inscription dans la relation, rend compte de la portée du témoignage identitaire dynamique mais aussi de l’acte d’écriture fondateur d’évolutions insoupçonnées, tant en terme de trajectoires individuelles et collectives, qu’au regard d’une littérature populaire en train de naître.

 

Sandrine MASSA, Directrice de l’Association Novatrice des Chênes Blancs

Laurence BART, Présidente de l’association PAGE OUVERTE

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