Lutter contre le racisme plutôt qu’éliminer le mot race (LDH toulon)
10 Avril 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Racisme, #LDH Ligue des droits de l'homme
Article mis en ligne le 13 février 2013 et remis en ligne le 10 avril 2013
Sous ce titre, la LDH-Toulon publie le 10 février 2013 un entretien entre Danièle Lochak et Caroline Fouteau, paru initalement sur Médiapart le 19 mars 2012.
« Je demanderai au lendemain de la présidentielle au Parlement de supprimer le mot "race" de notre Constitution » avait déclaré François Hollande, au cours de la campagne électorale, le 10 mars 2012 dans un discours consacré à l’Outre-mer. Professeur émérite de droit public, Danièle Lochak estime que cette décision relève d’une lecture erronée du texte fondamental, qui, indique-t-elle, ne postule pas que les races existent mais prend acte de ce que le racisme existe. Entretien.
A Toulon, un nouveau spectacle de François Bourcier : RACE(S).
Danièle Lochak : « Supprimer le mot race de la Constitution n’éradiquera pas le racisme »
Un extrait de l’article premier de la Constitution de la Ve République : la France « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »
- À quel moment la « race » devient-elle une catégorie juridique ?
La « race » devient une catégorie juridique à partir du moment où le droit l’intègre à son lexique et lui attache des conséquences juridiques. À l’époque de la colonisation, paradoxalement, la législation n’y fait pas officiellement référence, alors même que la distinction entre Européens et indigènes, entérinée par le droit, renvoie à une division implicite des groupes humains en races et que le racisme trouve dans ce contexte un terrain propice à son développement.
C’est en 1939 qu’on repère la première apparition explicite du mot dans la législation française, avec le décret-loi Marchandeau qui réprime la diffamation commise par voie de presse envers « un groupe de personnes appartenant par leur origine à une race ou à une religion déterminée » dans le but d’exciter à la haine entre les citoyens ou les habitants.
Dans ce cas, on le voit, le terme « race » est utilisé sur le mode de la dénégation, dans le contexte de la répression du discours de haine. Mais un an et demi plus tard, après avoir abrogé le décret-loi Marchandeau, Vichy édicte le statut des Juifs qui définit le Juif comme l’individu appartenant à la « race juive ». La « race » apparaît bien ici comme une catégorie juridique, puisqu’elle commande l’application de règles spécifiques – en l’occurrence vexatoires, discriminatoires et spoliatrices.
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