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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Lorànt Deutsch et le mythe de l'invasion musulmane (Christophe Naudin, Aurore Chéry et William Blanc)

1 Octobre 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie

huffingtonAprès un "Métronome" consacré à l'histoire de France à travers les stations du métro parisien, Lorànt Deutsch passe cette fois par les routes et les voies navigables, pour un ouvrage au titre évocateur : "Hexagone" (Michel Lafon).

Nous avions montré dans l'ouvrage "Les historiens de garde" [1] les nombreux problèmes que posait l'approche de Lorànt Deutsch, que ce soit sur ses erreurs (volontaires ou non), sur sa méthode et sa vision de l'histoire, et plus largement sur l'idéologie qu'il voulait distiller par son "Métronome" (dans toutes ses versions) et les nombreuses sorties médiatiques qui l'ont accompagné. On peut globalement dire que "Hexagone" pose le même genre de problème, mais nous allons insister ici sur un point particulier : la façon avec laquelle le comédien narre la bataille de Poitiers, sujet on le sait polémique et récupéré par les identitaires et l'extrême droite.

"L'islam conquérant à l'assaut du monde"...

C'est dans le chapitre "Le Croissant et le Marteau" que la bataille de Poitiers est longuement évoquée. Le prétexte, outre une biographie de Charles Martel (et l'on sait l'appétit de Deutsch pour les "grands hommes"), est le voyage du maire du palais "de Metz à Bordeaux par la via regia", pour contrer l'avancée musulmane, et mettre au passage la main sur l'Aquitaine.
Se posent alors trois problèmes dans la démarche de Lorànt Deutsch. Tout d'abord la rigueur historique. Comme on l'avait remarqué pour le "Métronome", le comédien ne s'embarrasse pas de détails quand l'histoire scientifique, qu'il abhorre, essaye la nuance et le recul critique, lui préfère les envolées lyriques et les exagérations. On le voit dans cette partie notamment sur les chiffres qu'il avance pour le nombre de combattants. Plus gênant cependant est la façon avec laquelle il raconte la conquête musulmane depuis "les terres désertiques d'Arabie" (p 223), et la contre-attaque des Francs, assimilée à une croisade (même si le terme n'est pas employé), avec une alliance de chrétiens et de "païens", évidemment "sous la bannière du Christ". L'avancée des musulmans est montrée comme une vague déferlante de conquêtes, de destructions et de massacres...Et là intervient le second problème, bien plus grave que les approximations historiques.

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