"Les révoltes urbaines prennent racine dans le traumatisme colonial" (Malika Mansouri)
29 Octobre 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Quartiers populaires, #Colonisation
Psychologue clincienne en pédopsychiatrie en Seine-Saint-Denis, Malika Mansouri vient de publier "Révoltes postcoloniales au coeur de l'Hexagone" aux éditions PUF. Cet ouvrage, issu d'une thèse, restitue la parole des jeunes Français d'origine algérienne sur les révoltes de 2005. Et fait resurgir les liens conscients ou insconscients qui se nouent entre ces événements surmédiatisés, peu compris et un passé colonial dénié.
Dans votre travail d'enquête, vous avez choisi d'aller à la rencontre de quinze jeunes hommes d'origine algérienne et de les interroger sur les raisons de leur colère. Pourquoi ces choix précis ?
Malika Mansouri. Dans ma pratique de psychologue psychanalyste, c’est d’abord de l’humain dans toute sa singularité dont j’ai à m’occuper. Pourtant l’actualité chargée de représentations négatives sur les « émeutiers » de 2005 m’a fait éprouver la forte nécessité d’écouter cette jeunesse pour qu’elle ne soit plus seulement parlée, interprétée, mais que chacun puisque en dire quelque chose pour lui-même. J'ai été attentive aux récurrences, aux points communs dans le discours pourtant singulier de chacun. Ils en ont au moins un : une histoire de France spécifique. Il m’est donc apparu nécessaire de tenir compte de l’impact du passé colonial et postcolonial de cette jeunesse identifiée comme « française d’origine étrangère » principalement « maghrébine », puis « subsaharienne », pour une plus juste lecture du présent. Et pour être au plus près de leur subjectivité, il fallait approfondir une seule histoire coloniale. Je me suis rapprochée de celle que je connaissais un peu mieux, celle de l’histoire Franco-Algérienne, dont je suis. L'histoire collective a une influence sur les individus, sur la structuration psychique des personnes. Et quelle que soit les mesures prises pour effacer l’histoire de la mémoire, au mieux, il en reste des traces, au pire des débris, et cela n’est pas sans effet.
Comment articulez-vous l'héritage colonial et la question des révoltes ?
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