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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Les immigrés ? Ils s'en foutent ? (RESF)

17 Juillet 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Étrangers et immigrés, #"Gauche" décomplexée

La désinvolture avec laquelle le gouvernement et le président de la République se comportent à l’égard des « immigrés » est stupéfiante. Le report de la réforme du CESEDA est une nouvelle dérobade, s’ajoutant au maintien du contrôle exclusif  l’immigration par le ministère de l’Intérieur, au renoncement à la limitation des contrôles policiers au faciès, à la reculade sur le droit de vote des étrangers.

 Voilà plus d'un an qu'Hollande est à l'Elysée et Valls à l'intérieur, et concernant l'immigration, pratiquement rien n'a changé. La vie de celles et ceux qui sont venus vivre en France, y travaillent, y étudient, reste verrouillée par le carcan de 10 années de lois Sarkozy, de plus en plus restrictives et suspicieuses à l'égard des étrangers, par l'empilement des décrets, circulaires et consignes d'Hortefeux, Besson Guéant que le PS dénonçait jadis. Manuel Valls naviguant entre les engagements timorés du acandidat Hollande et la volonté aujourd'hui claire de ne rien changer sur la question de l'immigration, annonce qu'il compte faire autant, sinon plus, d'expulsions que Guéant et publie simultanément deux circulaires visant à aménager la situation de certaines catégories d'étrangers. Poudre aux yeux ? Pour qui ?

La fin de la rétention des enfants ? Oui, mais pas pour les familles qui refuseront d'être expulsées. Début juillet 2013, deux enfants de 1 et 5 ans ont été enfermés durant 5 jours. Régularisation des familles, des travailleurs, des scolarisés ? Les lycéens et les travailleurs qui ont pu en bénéficier sont une infime partie de ceux qui sont concernés. Le constat sur le terrain est formel et le ministère ne publie pas de bilan.

Manuel Valls prend aujourd’hui le prétexte de contraintes budgétaires pour laisser en l'état –catastrophique-- la situation de l'asile et repousser la reforme du CESEDA
Des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, quelques enfants aussi, qui n’ont commis d’autre délit que d’être privés des « bons » papiers, continueront à être enfermés dans les prisons pour étrangers hypocritement baptisées Centres de rétention. La rétention était de 5 jours sous Mitterrand, de 12 jours sous Jospin, elle est de 45 jours sous Guéant et Valls.

Le gouvernement avait promis la création d’un titre de séjour valide pendant plusieurs années pour que les étrangers ne soient plus condamnés à faire la queue chaque année (plusieurs fois par an, en réalité), parfois toute la nuit et une bonne partie de la journée dans les préfectures surchargées. Ils attendront que le gouvernement trouve le courage de se pencher sur la question… en 2014 ou après.

Guéant --un connaisseur !-- a instauré un véritable racket sur les sans papiers contraints de débourser jusqu’à 700€ pour leur premier titre de séjour.  Quant à ceux qui sont régularisés mais ne peuvent pas payer… ils restent sans papiers.

La liste de ce qui n'a pas changé dans tous les domaines et notamment pour les étrangers ne cesse de s'allonger. Aujourd’hui c'est l'enjeu de réussir l'immigration dans son ensemble qui est évacué.

C'est une triple erreur :

-          un changement profond était attendu, en rupture avec l'affichage xénophobe de la présidence précédente. Ne pas donner ce signe fort désespère et démobilise une part de plus en plus importante de la société

-          ce peu de courage sur tout ce qui touche a l'immigration témoigne d’une ignorance de l’évolution en profondeur de la société qui est métissée, le sait, l’assume, bien plus que certains ne l’imaginent. Enfin, leurs dérobades atteignent toutes celles et tous ceux, français depuis des générations le plus souvent, que leur nom, leur prénom, leur visage ou leur teint désignent comme « immigrés ».

-           enfin si le calcul fait par ce gouvernement est de traiter d'abord (seulement ?) ce qui préoccuperait les Français, c'est un bien petit calcul. A combien de voix reprises à droite ou à l'extrême droite, à combien de mairies sauvées, le droit de vivre ici des étrangers est il évalué ? La politique à laquelle aspirent ceux qui ont soutenu l'élection d'Hollande n'est pas un calcul de risque à 6 mois, mais un vrai projet de société. C'est pour quand ?

 

Contact :   Armelle Gardien : 06 89 49 48 47  Richard Moyon 06 12 17 63 81

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