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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

« L’Irak s’oriente de plus en plus vers une catastrophe. » (Myriam Benraad)

23 Février 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Proche et Moyen-Orient, #Irak

irak.gifAlors que les attentats continuent de s’enchaîner en Irak, les politiques menées par le gouvernement ne semblent en rien répondre aux besoins de ce pays meurtri. Quelle est la réalité économique, sociale et politique de l’Irak presque dix ans après la chute de Saddam Hussein et un peu plus d’un an après le retrait des troupes américaines ? Eléments de réponse avec Myriam Benraad, politologue spécialiste de l’Irak et du monde arabe, chercheur associée au CERI.

 

 

Quelle est la situation politique actuelle en Irak ? Se dirige-t-on vers un régime autoritaire ?

Il y a une crise chronique en Irak depuis la chute et le renversement de Saddam Hussein en 2003, et qui est la conséquence directe de la politique des Américains consistant à initier un processus politique et à former un premier gouvernement, non pas autour de projets politiques pour l’Irak, mais à travers une tripartition très schématique du pays entre les Chiites, les Sunnites et les Kurdes. L’imposition de ce schéma tripartite sur la société irakienne a été rejetée par un certain nombre de segments de la société avec, au premier plan, les Sunnites, mais également une partie des Chiites. Cet ordre politique communautaire a été perçu comme une tentative des Américains de « diviser pour mieux régner » et une remise en cause du nationalisme irakien. Cette tripartition a ainsi conduit à poser les jalons d’une crise chronique et, effectivement, depuis le départ des Américains en décembre 2011, celle-ci est revenue au premier plan.
Cette crise chronique était déjà réapparue lors des élections législatives de mars 2010 qui avaient montré à quel point le divorce était grand, notamment à l’époque, entre la coalition du premier ministre Al-Maliki et celle de son principal adversaire, Iyad Allawi. Ces élections avaient mené à un accord in-extremis passé à Erbil entre les rangs du gouvernement sortant et l’opposition ayant conduit au maintien d’Al-Maliki au poste de Premier ministre et qui devait reposer sur un partage du pouvoir qui, en réalité, n’a pas eu lieu. Depuis, on assiste à une concentration de plus en plus claire des prérogatives par le gouvernement central au détriment des rangs de l’opposition, mais également au détriment des institutions supposées faire contrepoids à l’exécutif. Le Parlement ne peut notamment pas conduire ses travaux aussi sereinement qu’il le faudrait. On pense aussi à l’empiètement du gouvernement sur le système judiciaire puisque, de la même manière, un certain nombre d’affaires ne peuvent être traitées de manière sereine et efficace du fait des ingérences du pouvoir exécutif, notamment dans certaines affaires de corruption.

 

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