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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Durban I, II et III : les positions du MRAP

21 Août 2011 , Rédigé par Repères antiracistes Publié dans #Questions internationales, #MRAP, #Repères

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A Durban (Afrique du Sud), il y eut de fait deux réunions en 2001 :

la conférence officielle des États

un forum de milliers d'ONG (dont certaines assistaient en observateurs à la conférence des États).

En sa qualité d'organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif auprès de l'ONU, le MRAP était accrédité pour la Conférence des Etats, du 1er au 7 septembre. Il devait participer auparavant au Forum des ONG, qui débutait le 28 août.

 

Des déclarations très contestables ont été faites lors du forum des ONG et par certains des États lors de la conférence officielle.

Elles ont été condamnées à l'époque par le MRAP et d'autres organisations anti-racistes (dont la LICRA).

 

Nous souhaitons formuler certaines remarques concernant des questions clefs relatives aux procédures qui ont mené à l'adoption de la Déclaration et du Programme d'Action des ONG.

Au cours du processus préparatoire de la Conférence Mondiale contre le racisme, il y a eu un manque important de clarté et de cohérence dans la façon d'informer les ONGs en matière de procédure pour l'élaboration et la présentation d'amendements au projet de Déclaration et de Programme d'Action des ONGs.

Le comble de cette confusion s'est produit au cours du processus chaotique de " l'adoption " des documents des ONGs, quand plusieurs ONGs se sont retirées avec un sentiment de frustration, ce qui a mené à un manque de consensus adéquat pour l'approbation des documents.

Nous soutenons le droit des victimes à se définir elles-mêmes, mais nous ne pouvons pas adhérer à des formulations qui incitent à la haine, au racisme, à la discrimination, à la xénophobie et l'intolérance qui y est associée.

Malgré nos objections concernant le processus, nous avons l'intention d'appuyer sur les aspects positifs du travail accompli par les ONGs avant et pendant le Forum des ONGs, dans le cadre des Commission Thématiques et des Caucus, par exemple :
En ce qui concerne la reconnaissance et les réparations pour les Africains et les descendants d'Africains, comme décidé dans la Déclaration conjointe du Caucus Européen et du Caucus des Africains et des Descendants Africains, élaborée lors du 3ème Comité Préparatoire pour la Conférence Mondiale.

Nous sommes déterminés à poursuivre le combat contre la discriminations raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée et à traduire dans les faits les préoccupations et propositions des ONGs impliquées dans ce processus ".


Le MRAP a de son côté publié le déclaration suivante, où il se démarque de certaines positions des ONG :

 

Le MRAP présent à la Conférence mondiale contre le racisme à Durban exprime une ferme prise de distance quant aux procédures de rédaction, ainsi qu'à l'égard de certaines déclarations du programme d'action des ONG adoptées à la Conférence.

Il y a des formules déclaratives qui, loin de servir la reconnaissance des droits de toutes les victimes du racisme, l'égalité, la tolérance, ainsi que la recherche de solutions aux racismes, alimentent la confusion, obstruent le dialogue et nourrissent la surenchère.

A cet égard, le MRAP exprime son désaccord avec la résolution irresponsable et injuste qui demande qu'Israël soit déclaré " un Etat raciste, fasciste, où règne l'apartheid et que les Palestiniens utilisent tous les moyens possibles afin de résister " à l'occupation.

Le MRAP rejette l'équation selon laquelle le sionisme équivaut au racisme. Pour autant, il estime irresponsable celle qui ferait de toute critique des politiques et des pratiques du gouvernement d'Israël une forme d'antisémitisme.

Le MRAP estime par ailleurs que certains aspects des questions débattues par les ONG, notamment sur le trafic d'êtres humains, le racisme environ-nemental, la reconnaissance de la Traite atlantique et de l'esclavage comme crimes contre l'humanité et la réparation pour les Africains et leurs descendants, la question de la protection des droits et libertés fondamentales des migrants, la bioéthique, doivent être entendus par les participants à la Conférence des Etats.

Il reste que Durban est un moment précieux et désormais incontournable où, portée par une exigence de justice, la reconnaissance de toutes les victimes du racisme doit être affirmée, mais également où les Etats doivent s'engager à mettre en œuvre toutes les dispositions nécessaires pour éradiquer ce fléau, gangrène de nos sociétés.

Paris, le lundi 3 septembre 2001

 

Pour la suite, des conférences de suivi étaient prévues :

La première, dite Durban II, s'est tenue à Genèveen 2009, malgré le boycott de certains pays (Israël et ses soutiens) et après les déclarations tonitruantes du président iranien Ahmadinejad.

Déclaration préalable du représentant du MRAP à l'ONU, Gianfranco Fattorini :

Extraits :

Des voix s’élèvent pour stigmatiser d’ores et déjà la Conférence d’examen de l’application de la Déclaration et du Plan d’action de Durban en instillant une confusion des esprits ou dans les esprits : en définitive, ce qu’on craint, c’est une énième condamnation de la part de la communauté internationale de l’occupation des territoires palestiniens. Nous n’y voyons qu’une seule solution : le retrait des troupes israéliennes, avant la fin de cette année. Toute critique de la politique du gouvernement israélien n’est pas un acte d’antisémitisme.

(..)

La Conférence mondiale contre le racisme de Durban en 2001 a été à nos yeux une étape importante dans la lutte contre le racisme. La Déclaration et le Programme d’action qui y ont été adoptés contiennent fondamentalement tous les outils nécessaires au combat quotidien, sur le terrain, des différentes formes de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie. Ces documents ont été malheureusement mis dans un tiroir.

(..)

On ne pourra pas revenir au 8 septembre 2001, mais les différentes formes et l’ampleur des phénomènes de racisme, de discrimination et de xénophobie auxquels nous sommes confrontés partout dans le monde, nous obligent tous à reprendre les documents de Durban et les compléter si nécessaires. La société civile toute entière et la communauté internationale se doivent d’apporter une réponse ferme et de renouveler les engagements pris.

Bilan officiel de la conférence par Mme Navi Pillay.

Déclaration finale

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Aujourd'hui, l'État d'Israël, les pays qui le soutiennent quoiqu'il fasse, ont annoncé leur intention de boycotter Durban III.

Certaines ONG françaises sont sur la même ligne et demandent au gouvernement français d'en faire autant

 

Quelle sera la position du MRAP ?

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