Dossier Black Revolution : Harana Paré : « C’est la révolte qui a fait exister les Noir-e-s d’Amérique »
9 Septembre 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Amériques
Harana Paré est professeur d’histoire-géographie et militant au MRAP, à l’AFASPA (Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique) et au Collectif Communiste-POLEX (Politique extérieure). Militant anti impérialiste, internationaliste et anticapitaliste, il revient pour nous sur les origines et enseignements du mouvement d’émancipation noir américain.
AL : Peux-tu te présenter pour les lecteurs et lectrices d’AL ?
Harana Paré : Je suis originaire du Burkina-Faso. Après des études secondaires, je poursuis mes études à Oran (Algérie) en 1975-76. Je suis d’une génération qui a admiré la lutte armée de décolonisation en Algérie. Au lycée, on était sensibles à l’anti-impérialisme et à l’internationalisme. On lisait Fanon, Césaire, Nkrumah, Anta-Diop… J’exerce de 1980 à 1985 comme professeur à Bobo-Dioulasso (Burkina Fasso). La République démocratique populaire (RDP) de Thomas Sankara bat alors son plein, le pays connaît de grandes mobilisations populaires enthousiastes. Sankara est assassiné en octobre 1987 : les pressentiments d’une telle évolution m’ont poussé à l’exil en France bien avant, en octobre 1985, où depuis je vis, travaille et milite.
AL : Quelle est la situation des minorités aux USA aujourd’hui ?
Harana Paré :En Amérique du Nord, l’État est caporalisé par l’oligarchie et par le complexe militaro-industriel et bancaire. Les Noirs et les Indiens restent encore dans leur grande masse confinés dans la misère des ghettos et des réserves. Les classes moyennes frappées par le chômage, la précarité, penchent pour l’émergence d’un Etat sécuritaire et antidémocratique ; ce qui classiquement place l’Amérique en phase avec le vieux fond du racisme esclavagiste qui la fonde. Il ne faut pas oublier que celui-ci s’est historiquement développé à partir d’une accumulation primitive servie par un colonialisme exterminateur d’Amérindiens et un esclavagisme de traite négrière. Ce sont ces économies esclavagistes aux USA et au Brésil qui servent de point de départ à la formation du grand capital dans les Amériques. L’élément Blanc, en Amérique ou ailleurs, parce que socialement ou illusoirement intégré au processus de domination raciale, a généralement accepté le système et s’y est même identifié.
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