Dossier Algérie : non à l'enseignement d'une histoire officielle
23 Mars 2012 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Colonisation, #Algérie (1830-1962), #Histoire
Cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie
Document
Pétition parue dans Le Monde (25 mars 2005)
Colonisation : non à l’enseignement d’une histoire officielle
La loi du 23 février 2005 «portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés» a des implications sur l’exercice de notre métier et engage les aspects pédagogiques, scientifiques et civiques de notre discipline.
Son article 4 dispose :
«Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite.
Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit ... »
Il faut abroger d’urgence cette loi,
-
parce qu’elle impose une histoire officielle, contraire à la neutralité scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au cœur de la laïcité,
-
parce que, en ne retenant que le « rôle positif » de la colonisation, elle impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé,
-
parce qu’elle légalise un communautarisme nationaliste suscitant en réaction le communautarisme de groupes ainsi interdits de tout passé.
Les historiens ont une responsabilité particulière pour promouvoir des recherches et un enseignement
-
qui confèrent à la colonisation et à l’immigration, à la pluralité qui en résulte, toute leur place,
-
qui, par un travail en commun, par une confrontation entre les historiens des sociétés impliquées rendent compte de la complexité de ces phénomènes,
-
qui, enfin, s’assignent pour tâche l’explication des processus tendant vers un monde à la fois de plus en plus unifié et divisé.
Claude Liauzu, professeur émérite à l’université Denis Diderot-Paris 7 ;
Gilbert Meynier, professeur émérite à l’université de Nancy ;
Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS ;
Frédéric Régent, professeur à l’université des Antilles et de Guyane ;
Trinh Van Thao, professeur à l’université d’Aix-en-Provence ;
Lucette Valensi, directrice d’études à l’EHESS.
Photo : l'émir Abd-el-Kader
Partager cet article
Partager cet article
Suivez-moi
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 752 Extrême-droite
- 682 Islamophobie
- 569 Étrangers et immigrés
- 365 Racisme
- 358 Antisémitisme et négationnisme
- 348 Police Justice
- 306 Palestine Solidarité en France
- 296 Internet
- 292 Colonisation
- 282 Palestine
- 263 Palestine BDS
- 246 Informations militantes
- 225 Israël et le sionisme
- 220 Palestine Colonisation occupation
- 216 MRAP
- 202 Front national
- 194 Proche et Moyen-Orient
- 173 Algérie (1830-1962)
- 170 MRAP expressions plurielles
- 160 "Gauche" décomplexée
- 157 Antiracisme politique
- 143 Afrique
- 140 Repères antiracistes. Le Blog
- 127 Palestine Gaza
- 126 Mouloud Aounit
- 121 Initiatives locales
- 118 Mémoire Seconde guerre mondiale
- 117 LDH Ligue des droits de l'homme
- 115 Politique française
- 111 Libertés
- 104 Amériques
- 104 Europe
- 100 Laïcité
- 100 Roms migrants
- 99 Questions internationales
- 95 Quartiers populaires
- 84 Société française
- 80 Palestine Prisonniers
- 80 Réfugiés et droit d'asile
- 79 Mouvements antiracistes
- 76 "Racisme anti-blanc"
- 74 Hommages
- 68 Maghreb
- 64 LICRA
- 64 Tsiganes et voyageurs
- 54 CRIF
- 53 FUIQP
- 51 Identitaires
- 48 Monde arabe
- 47 Macron et LREM
Commenter cet article