Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

De quoi la Palestine est-elle le nom ? (Alain Gresh)

3 Février 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine

Alain Gresh interviendra lors du colloque-débat public organisé par des militants du MRAP le 9 février 2013 à Paris sur le thème "Sous les masques du racisme anti-blanc"


 

gresh palestinePourquoi la Palestine suscite-t-elle de si furieuses polémiques ? Pourquoi ce conflit, autour d'un territoire qui a perdu son importance stratégique et qui ne contient pas une goutte de pétrole, soulève-t-il de si dévastatrices passions ? La Palestine est-elle le nom d'un nouvel antisémitisme qui n'ose dire son nom ? En réalité, si la Palestine est devenue une cause universelle, c'est d'abord parce qu'elle se situe sur la ligne de faille entre le Nord et le Sud, entre l'Orient et l'Occident, à un moment où l'on assiste à un basculement du monde : l'affirmation de la Chine, de l'Inde, du Brésil, de l'Afrique du Sud marque la fin de deux siècles de domination occidentale et tourne la page de l'entreprise coloniale.


Ce bouleversement n'est pas seulement économique, politique ou militaire, il touche aussi à l'histoire et à son interprétation : l'Occident a perdu le monopole du récit et les vaincus d'hier ont pris la plume. Longtemps, l'histoire de la Palestine s'est limitée à celle, tourmentée, du peuple juif aspirant, après deux mille ans d'exil, à retrouver une patrie. Pour les autochtones, en revanche, elle se résume à une spoliation, spoliation qui perdure et qui rappelle, de l'Asie à l'Amérique latine en passant par l'Afrique, une oppression pas si ancienne.


Ce livre veut remettre la Palestine dans le contexte de cette mutation de la scène internationale. Tout en rappelant le lien entre ce territoire et la question juive il cherche à modifier radicalement notre perspective sur le conflit, changement indispensable si l'on veut, demain, aboutir à une solution.


Les Liens qui libèrent, Paris, 2010, 215 pages.

Partager cet article

Commenter cet article