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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

De Castres à Carcassone, chronique de la tradition coloniale et de la haine raciste (Mémorial 98)

16 Février 2015 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Racisme

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Il y a les dépêches d'actu, vite lues et vite oubliées qui reconnaissent, en passant, une "vague" d'actes islamophobes consécutive aux attentats du 7 et 9 janvier dernier. Mais d'où viennent-elles ces vagues subites ? D'un océan de vieilles haines bien vivantes qui alimentent en permanence la rubrique "Faits divers" de certains coins de France, alors qu'elles devraient depuis des dizaines d'années occuper la première page de la rubrique " Politique", si l'Etat français voulait vraiment y mettre un terme.

 

Le 23 janvier dernier (2015), l'ancien para Stéphane Richardot a quitté son village en annonçant à un élu son intention de faire sauter la mosquée de Carcassonne, près de laquelle il était finalement interpellé, avant d'être interné. Interrogé à son sujet, son ex-commandant du 3èmeRPIMA dans les années 1990, déclarait que c'était déjà à l'époque un individu  «  déséquilibré  », qui «  posait des problèmes  ».

 

Au 3ème RPIMA (acronyme de régiment parachutiste d'infanterie de marine)  de Carcassone dans les années 90, Stéphane Richardot n'était pas le seul à «  poser des problèmes  » aux personnes d'origine immigrée et/ou musulmane. De graves problèmes, même.

Un soir de novembre 1990 , par exemple, une cinquantaine de paras, cagoulés et armés avaient effectué une ratonnade en règle, profitant d'une veillée funéraire dans un immeuble de la cité HLM du Viguier. A cette époque, déjà, l'actualité faisait office de justification puisque l'un d'entre avait dit avant de frapper «On ne casse pas d'arabes dans le Golfe, on va en casser ici». Dans la région, un autre régiment de paras avait les mêmes habitudes de violence raciste, jusqu'au meurtre. Le 19 novembre 1987, Snoussi Bouchiba, père de 3 enfants, fut ainsi égorgé rue Théron-Périé par deux paras ivres du 8ème RPIMA de Castres.

 

Le 8ème et le 3ème, Castres, Carcassonne : les mêmes ratonnades dans les années 80 et 90, et aujourd'hui, la même ambiance, faite d'expéditions punitives, de dégradations racistes contre les mosquées, les kebabs, les cimetières. Exagération ? Vu de loin, de l'article de presse sur lequel on tombe par hasard et qui relate UNE agression, UN «  coup de folie  », UNE dégradation raciste parmi d'autres, on peut voir seulement des «  actes isolés  », «  conséquences de l'actualité  » qui n'empêchent pas la majorité des musulmans et des personnes d'origine immigrée de vivre tranquilles.

 

Mais la réalité est toute autre.

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