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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

CHALVET, une longue marche vers la dignité (Les films du Marigot)

4 Juillet 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Outre-mers

http://www.filmsmarigot.com/images/logo.png

http://www.filmsmarigot.com/images/uploadimage/IMAGES/CHALVET%20-%20Photo%20Manif.jpg

 

Le site de "Les films du Marigot"

 

Compte-rendu du tournage sur France-Antilles

 

Extrait :

 

LE TEMPS N'A PAS ENCORE FAIT SON OEUVRE
Tellement intenses que l'émotion a souvent envahi la caméra pendant ces trois semaines. « Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il y est autant d'émotion, je ne l'avais pas pressenti. Cela a rendu le tournage très particulier. On ressent cette émotion à l'image, et chez tout le monde. Ils ont entre 50 et 70 ans aujourd'hui. On ressent qu'ils ont vécu ça avec beaucoup de sincérité, de conviction politique, mais pas politicienne » . Ce rapport bouleversant avec l'événement s'explique peut-être, avance Camille Mauduech, par le temps qui n'a pas encore fait son oeuvre. « Ces émeutes ont eu lieu il y a à peine 40 ans » , rappelle-t-elle.
Ce temps explique aussi, à l'inverse, que des gens ont refusé de témoigner. « J'ai été confronté à cela pour chacun de mes documentaires » . Cette fois-ci, cela l'empêchera de faire la lumière sur le décès de Georges Marie-Louise. Tout en respectant ces choix, la réalisatrice perçoit « quelque chose qui bloque dans la mémoire des gens » . Le paradoxe, c'est que lors du tournage, Camille Mauduech a vu se dégager très vite une véritable unité entre les témoignages. Ceux qui ont accepté de s'ouvrir devant sa caméra l'ont fait avec autant de vérité que ceux qui ont refusé l'ont fait dans leur vérité. « Cette unité traduit une vraie humanité à cette époque, une vraie sincérité entre les militants et les ouvriers qu'ils veulent aider » . Une unité qui lui fait dire que le montage sera « assez facile » .

 

Quelques informations sur les évènements du Chalvet

 

Extrait :

Le 13 février 1974, la capitale de la Martinique est paralysée par des grèves commencées depuis le 17 janvier et qui allaient encore se durcir car les négociations entre patrons et les ouvriers n'ont rien donné. La grogne gagnait plusieurs communes; Rivière Pilote, le Larnentin, le Robert et Gros Morne. Les employés du public, du privé, les ouvriers, tous faisaient entendre leurs revendications. Les gendarmes qui avaient pour rôle de maintenir l'ordre rencontraient partout de grandes difficultés. La tension était à son comble dans le pays et la moindre manifestation se soldait par l'intervention des policiers qui étaient régulièrement assaillis par des jets de pierres. Ils répondaient à coups de gaz lacrymogène.
C'est dans ce contexte de crispation que la tragédie du jeudi 14 février va se dérouler, ce jour là partout dans l'île des foyers de protestations se déclaraient, les autorités avaient décidé de mettre un terme à la révolte ouvrière. C'est ainsi que dans le milieu de la matinée, sur le plateau de Chalvet à Basse Pointe les ouvriers se sont retrouvés nez à nez avec les forces de l'ordre. Ces derniers n'ont pas hésité à utiliser leurs armes. Au cours de cette fusillade de nombreux blessés, un gendarme aura également la main tranchée, il y a un mort : llmany Sérier, dit Renor, 55 ans, père de famille nombreuse. L'émoi est considérable les gendarmes sont accusés de meurtre.

 

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