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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Après la mort de Ben Bella (Collectif de militants du MRAP)

13 Avril 2012 , Rédigé par Collectif de militants du MRAP Publié dans #Algérie, #Algérie (1830-1962), #Colonisation, #Maghreb, #MRAP expressions plurielles, #Hommages

Après la mort de Ben Bella

http://www.aloufok.net/IMG/arton7198.pngAlors que les obsèques du président Ben Bella auront lieu ce jour,  nombreux sont les militants du MRAP qui tiennent à s’associer à l’hommage  rendu au premier Président de la République algérienne démocratique et populaire, dont la mort est survenue quelques  jours avant le cinquantième anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie.

Parcours exemplaire et plein d’enseignements que celui de cet ancien sous-officier qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il avait été décoré de la médaille militaire par le général de Gaulle, allait très tôt s’engager dans la lutte contre le colonialisme français au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), puis du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques qui succéda au PPA) et de son organe de choc l’Organisation Spéciale (OS).

 Après avoir été condamné  en 1950 à 7 années de prison pour avoir participé au hold-up de la poste d’Oran pour financer les activités de l’organisation, (il s’évadera au bout de 2 ans), Ben Bella rejoint Le Caire où il se lie au Président Nasser, et à la création du FLN en octobre 1954, il fera  partie des 9 chefs historiques du mouvement.

Arrêté le 22 octobre 1956 après que les autorités françaises eurent détourné l’avion de la Compagnie marocaine Atlas qui le conduisait de Rabat à Tunis, avec 5 autres représentants du FLN –la France donnant en la circonstance le premier exemple de piraterie aérienne soit dit en passant !-Ben Bella allait être incarcéré en France jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie en 1962.

Après la reconnaissance par de Gaulle le 28 novembre 1959 du droit à l’autodétermination du peuple algérien, Ben Bella, avec les autres dirigeants arrêtés avec lui en 1956, sera désigné comme négociateur du FLN.

A l’indépendance de l’Algérie, Ben Bella allait  devenir en septembre 1963 le premier Président de la République algérienne. Renversé le 19 juin 1965 par Boumedienne, Ben Bella allait rester en prison jusqu’en 1980, date à laquelle il sera gracié et libéré par le président Chadli Benjedid, et après un séjour en Europe d’une dizaine d’années, il retournera en Algérie en 1990.

Destin hors du commun pour un homme qui au total aura connu au cours de sa vie  tant sous administration française qu’algérienne plus de 22 ans de prison, mais qui reste néanmoins une figure marquante de la vie internationale. Avec la disparition de Ben Bella, c’est une page d’histoire sur laquelle il convient de revenir, sans nostalgie, mais pour ce que cette période peut aujourd’hui encore nous enseigner : une période marquée par l’anti-impérialisme, le non alignement et l’émergence du Tiers Monde, politiques dans lesquelles l’Algérie de Ben Bella fut un artisan majeur.

Aujourd’hui, alors que de façon quasi unanime, le monde entier reconnaît les qualités de Ben Bella, et que bien des dirigeants font part de leur estime et de leur respect pour le premier président de la République algérienne, qui se souvient que ce même Ahmed Ben Bella et ses frères d’armes, tout au long de la guerre d’Algérie ont été traités de terroristes par les gouvernements français qui se sont succédé.

 Aujourd’hui encore, la question reste d’actualité : combien de militants luttant pour la reconnaissance internationale des droits légitimes de leur peuple sont considérés comme des terroristes, combattus par tous les moyens, même les plus réprouvables, souvent au mépris des conventions internationales ?. C’est le cas dans bien des régions du monde particulièrement au Moyen-Orient  où le gouvernement israélien ne se résout toujours pas à négocier avec ceux qu’il accuse de « terrorisme ». Pourtant c’est bien avec ses ennemis que l’on fait la paix, et les ennemis d’hier sont souvent les dirigeants avec lesquels on devra construire le futur. Dans le cas présent, la vie et le parcours d’Ahmed Ben Bella sont là pour nous le rappeler.

Collectif de militants du MRAPl

Vendredi 13 avril 2012

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