A quoi sert le Rassemblement Bleu Marine? A intégrer ceux que le FN dédiabolisé n'assume plus (Jean-Yves Camus)
19 Mars 2014 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Extrême-droite, #Front national
Le RBM est à la fois un sas et une façade. C'est celui qui permet à la droite traditionnelle d'avancer vers les idées du FN, mais c'est aussi celui qui permet au FN d'avoir des monarchistes, des identitaires, des nationalistes-révolutionnaires, etc. sur ses listes.
L’entreprise de normalisation du Front national décidée par Marine Le Pen à partir de son accession à la présidence du parti en janvier 2011 repose sur un pari difficile à tenir: d’une part le FN doit gommer les aspérités idéologiques de radicalité figurant dans son programme et sa prise de parole publique; d’autre part le parti ne peut prospérer que sur le positionnement anti-système et identitaire qui fait sa spécificité dans l’offre politique.
Lorsque le Rassemblement Bleu Marine (RBM) est créé au printemps 2012, le rôle auquel la présidente du FN le destine est largement similaire à celui que son père avait donné en 1986 au Rassemblement national: regrouper celles et ceux qui, au sein de la droite conservatrice dite «de gouvernement», acceptent de faire campagne sur les idées frontistes sans en endosser l’étiquette, puis de siéger dans le même groupe que des frontistes tout en entretenant la fiction leur indépendance.
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Il ne faut donc pas considérer le RBM comme une formation d’ouverture qui rapprocherait du FN, sans les y intégrer totalement, des personnalités «apolitiques» comme Gilbert Collard; des déçus de la droite classique comme Philippe Martel ou des orphelins du souverainisme de gauche comme Bertrand Dutheil de la Rochère.
En fait le RBM est une façade et un sas. Et même, puisque le FN proprement dit tolère bien moins l’existence de courants idéologiques concurrents que celui des années 1990, un vrai Front national, c'est-à-dire un cartel de sensibilités diverses, voire opposées, y compris celles qui sont radicales dans leur conception de l’identité nationale, de la gestion des flux migratoires et des institutions.
Jean-Yves Camus
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