14 juillet 1953 : répression coloniale, place de la Nation (LDH Toulon)
17 Juillet 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Colonisation, #Algérie (1830-1962), #LDH Ligue des droits de l'homme
Les massacres d’Algériens, à Paris, en octobre 1961 font partie de la mémoire collective française – ils ont même été officiellement reconnus il y a quelques mois par le président de la République (note ajoutée le 15 juillet 2013). Il n’en est pas de même pour la violente répression qui a frappé des Algériens à Paris le 14 juillet 1953. Ce jour-là, un important cortège de travailleurs algériens s’était formé, encadré par le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) de Messali Hadj. Ils scandaient “Non au colonialisme !”, “Nous voulons l’indépendance !” ... Place de la Nation, les forces de l’ordre ont chargé ; des policiers ont tiré – il y aura 7 morts, six jeunes ouvriers algériens et un métallurgiste français, syndicaliste CGT.
Pour rappeler cet événement quasiment oublié, nous reprenons ci-dessous des extraits du chapitre que l’historien Emmanuel Blanchard lui a consacré dans son livre La police parisienne et les Algériens [*].
Juillet 1953 : répression coloniale, place de la Nation
Les circonstances de la répression de la manifestation du 14 juillet 1953 ne sont pas encore exactement connues. Les lacunes de l’historiographie se mêlent aux méandres de la mémoire faisant que cet événement reste aujourd’hui encore « porté disparu » : il s’agissait pourtant de la première fois depuis 1937 que la police parisienne faisait mortellement feu sur des manifestants. Le fait que cette répression ait visé les membres du PPA-MTLD qui, quelques mois plus tard, allait connaître une scission qui conduit à l’émergence du FLN, aux prétentions hégémoniques, explique en grande partie que les sept victimes de ce « massacre d’État [1] », n’aient jamais véritablement été commémorées, ni en France, ni en Algérie. Le « mensonge d’État » érigé en mode de légitimation de l’action des forces de l’ordre n’a par ailleurs pas empêché que la vérité, notamment judiciaire, soit faite sur une répression dont le bilan (sept morts [2]) fut cependant immédiatement connu des contemporains. Si cette « tuerie politique [1] » ne fit pas véritablement événement, c’est aussi parce qu’elle intervint à un moment où ces formes de maintien de l’ordre étaient monnaie courante dans l’empire et qu’elle fut par la suite occultée par le déclenchement de la guerre d’indépendance algérienne. Enfin, dans les décennies suivantes, la lente constitution du massacre du 17 octobre 1961 en « lieu de mémoire » n’a pas été intégrée à une séquence longue de la répression policière et des résistances algériennes aux forces de l’ordre.[...]
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