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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Présence du ministre israélien Bezalel Smotrich à Paris le 13 novembre à Paris

3 Novembre 2024 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Israël et le sionisme

Lettre ouverte commune à l’attention du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Monsieur le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères,

Nous avons appris le 16 octobre que Bezalel Smotrich, ministre israélien des finances et ministre de tutelle de la Cisjordanie occupée au sein du ministère de la défense, sera invité à un événement de gala de l’association Israel is Forever le 13 novembre 2024 à Paris. Il n’est pas acceptable qu’un ministre associé à l’intensification massive de la colonisation du territoire palestinien occupé, connu pour ses multiples appels à la violation des droits humains et du droit international, participe à un événement organisé en France. Nous vous appelons à placer M. Smotrich sur la liste des personnes visées par le prochain paquet de sanctions relatives à la colonisation israélienne.

En tant que ministre au sein du ministère de la défense, Bezalel Smotrich est l’un des principaux responsables de la colonisation israélienne du territoire palestinien occupé. En février 2023, M. Smotrich s’est vu confier de nombreuses compétences relatives à la colonisation de la Cisjordanie occupée, auparavant exercées par l’armée israélienne. Le ministre a depuis lors lancé de nombreux projets de colonisation, multipliant les faits accomplis en Cisjordanie. En mars 2023, il déclarait que la localité palestinienne de Huwara devait être « anéantie » par l’armée israélienne.

M. Smotrich a par ailleurs déclaré en août dernier qu’il était « justifié et moral » de bloquer l’aide humanitaire en direction de la bande de Gaza, même si cela pouvait entraîner la mort de deux millions de civils palestiniens. Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Josep Borrell a appelé le 11 août dernier les Etats-membres de l’UE à sanctionner les ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir pour des propos qui constituent des incitations aux crimes de guerre.

Bezalel Smotrich s’était déjà rendu en France en mars 2023. À cette occasion, il avait déclaré que « le peuple palestinien [était] une invention », niant ainsi son droit à l’autodétermination, devant un pupitre représentant une carte du « grand Israël » qui englobait le territoire palestinien occupé et plusieurs pays voisins.

Dans un avis consultatif publié le 19 juillet dernier, la Cour internationale de justice a estimé que l’occupation par Israël du territoire palestinien était illégale. La Cour a confié à tous les Etats la responsabilité de mettre fin à ces violations du droit international. Le 26 janvier 2024, la Cour a évoqué un risque plausible de génocide et ordonné à Israël « de cesser immédiatement toutes ses opérations militaires et de faciliter l’accès à l’aide humanitaire. »

Alors que le décompte officiel des morts dépasse les 42 000 Palestiniens tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, dont plus de 14 000 enfants, et que le risque que ce chiffre soit largement sous-estimé est élevé, la France doit exercer une réelle pression à l’encontre du gouvernement israélien afin que celui-ci accepte le cessez-le-feu et soit tenu responsable des multiples violations des droits humains et du droit international dont il s’est rendu responsable. Dans ce contexte, il serait incompréhensible de laisser cet événement se tenir à Paris en présence de M. Smotrich.

Veuillez agréer, Monsieur le ministre, l’assurance de notre haute considération.

Signataires :
François Leroux, président, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
Nathalie Tehio, présidente, LDH (Ligue des droits de l’Homme)
Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale, Cimade
Anne Tuaillon, présidente, Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Maurice Buttin, président par intérim du CVPR-PO
Lucien Champenois, président par intérim de l’association « Pour Jérusalem »
Ivar Ekeland, président, Association des universitaires pour le respect du droit international public (AURDIP)
Bernard Dreano, président, Cedetim
Marilyn Pacouret, présidente, Chrétiens de la Méditerranée, Amis de Sabeel France
Georges-Henri Beauthier, secrétaire général, One Justice
Béatrice Orès, co-présidente, Union juive française pour la paix (UJFP)
François Sauterey, co-président, Mouvement contre le racisme et pour l’Amitié entre les peuples (Mrap).
Luc De Ronne, président, ActionAid France
Karim Touche, président, Réseau Euromed France (REF)

Paris, le 31 octobre 2024

Présence du ministre israélien Bezalel Smotrich à Paris le 13 novembre à Paris

Un gala organisé par une association francophone israélienne sioniste, appelée “Israel Is Forever”, dont l’objectif est la “mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël”, doit se tenir le 13 novembre prochain à Paris.

 

Cette annonce suscite à juste titre une grande indignation chez toutes les personnes attachées aux droits humains et à la justice.

Notons tout d’abord les propos de Nili Kupfer Naouri, présidente de « Israel is forever » : « l’association récolte des fonds pour acheter et acheminer du matériel militaire aux brigades à Gaza ».
Sans doute cette dame ignore-t-elle qu’en France, et dans la plupart des pays, il est illégal de financer une armée via une association, qui plus est une armée étrangère. Financer une armée ou des activités militaires relève de la sécurité nationale, une association ne peut en aucun cas avoir cet objectif et peut être dissoute ou interdite si elle déroge à ses règles.

À l’heure où la Cour Internationale de Justice (CIJ), après avoir mis en garde l’État israélien, en janvier 2024, sur la plausibilité de génocide à Gaza, où cette même CIJ, en juillet 2024, déclare illégale l’occupation des territoires palestiniens par Israël depuis 1967, où la Cour Pénale Internationale (CPI) a demandé des mandats d’arrêt contre des dirigeant·es israélien·nes, la France, par l’intermédiaire de son ministre de l’intérieur, du  Préfet et de la Maire de Paris, non seulement autorise la tenue de ce gala mais accepte également la « présence exceptionnelle du ministre des Finances de l’État d‘Israël, Bezalel Smotrich », comme invité « d’honneur ».

Rappelons quelques propos  de ce ministre israélien d’extrême droite : selon lui, « laisser mourir de faim 2 millions de Gazaouis serait justifié et moral » (5 août 2024) et « Il n’y a pas de Palestinien·nes car il n’y a pas de peuple palestinien » (21 mars 2023).

Malgré les ordonnances de la CIJ concernant la prévention et la répression de toute incitation publique au génocide à l’encontre des Palestinien·nes de Gaza, malgré les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité qui continuent à être perpétrés par le gouvernement israélien, malgré la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée, malgré toutes les violations du droit international et du droit humanitaire par ce régime soupçonné de génocide, la France s’apprête à accepter la présence d’un invité que nous qualifierons d’« invité du déshonneur », déshonneur pour la France et son gouvernement.

La France doit refuser d’accueillir sur son territoire une personne soupçonnée d’être un criminel de guerre.

La campagne BDS France considère la présence en France de cet individu comme une insulte envers chaque citoyen·ne qui manifeste sa solidarité avec le peuple palestinien, comme une monstrueuse gifle envers le droit international, envers les droits humains universels. Elle demande instamment au gouvernement français d’empêcher la tenue de ce gala, d’empêcher la venue de ce personnage et de prendre des mesures immédiates en ce sens.

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