Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Réponse collective à une infamie. Sur l’accusation d’antisémitisme portée contre LFI (Collectif)

19 Juin 2024 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Antisémitisme et négationnisme

D'accord ou non avec LFI, nous voulons montrer que l'accusation d'antisémitisme est une infamie politique: panique devant le Front populaire, diffamation contre une organisation combative, criminalisation du soutien au peuple palestinien. La lutte contre l'antisémitisme en sort affaiblie. À l’écoute des personnes qui ont pu être parfois heurtées, toute la gauche doit renforcer cette lutte commune.

L’antisémitisme est un fléau, qu’il s’incarne dans le négationnisme, le complotisme, la fabrique de stéréotypes diabolisants, les appels à la haine, et bien évidemment les agressions et la violence allant jusqu’au meurtre. L’antisémitisme est une ignominie qui doit être combattue avec la plus grande force et une détermination implacable : sans faillir.

Dans la conjoncture cruciale et dramatique que nous traversons, les adversaires du nouveau Front populaire répandent sur LFI une calomnie, en la caractérisant comme un « parti antisémite » voire « le plus grand parti antisémite du pays ». Cette accusation est d’une gravité sans nom. Elle se propage pourtant comme une formule toute faite dans certains médias et chez des personnalités politiques qui en ont fait leur unique « « argument » » dans une bataille haineuse contre toute une partie de la gauche. Il y a aussi des personnes sincères qui imaginent des accointances de LFI avec l’antisémitisme, à force d’entendre cette accusation diffusée dans tant de médias, au point que l’équivalence monstrueuse « LFI = antisémite » soit devenue une sorte de banalité, parfaitement naturalisée. Au-delà, la couverture médiatique réservée à cette organisation est effarante. La banalisation du RN est extrêmement grave elle aussi mais son traitement politique et médiatique est sans commune mesure avec le déversoir réservé à un parti dont le programme est la lutte contre les discriminations, pour la justice sociale et l’émancipation.

Les critiques, les discussions vives, l’expression de divergences voire de désaccords forts sont indispensables ; nous avons confiance dans le fait qu’elles se mèneront et d’autant mieux avec la conscience collective de cette nécessité : être à la hauteur d’une époque aussi grave. Que nous soyons d’accord ou non avec LFI, il s’agit dans ce texte de démonter une infamie et d’évoquer son soubassement politique, quand il n’est pas, simplement, politicien. À l’heure où nos droits, les biens communs, les principaux fruits des conquêtes sociales sont détruits un à un, les tentatives de disqualifier une organisation sincèrement engagée pour contribuer à stopper ces destructions au bulldozer sont à la fois ignobles et très claires : toutes proportions gardées, « Plutôt Hitler que le Front populaire ».

Répondre honnêtement aux personnes honnêtes, et démonter cette accusation abjecte, nous a paru une nécessité. Mais répondre vraiment : en tenant compte de ce qui a pu heurter, à l’heure où la recrudescence des actes antisémites crée non seulement de l’indignation mais de l’anxiété, avivant ou ravivant les peurs et les blessures, et la nécessité opiniâtre de combattre l’abjection qu’est l’antisémitisme. Nous savons bien que le racisme dans nos sociétés est dramatiquement structurel et même systémique ; que l’antisémitisme en fait partie ; qu’il a une longue histoire, dont la gauche n’est pas exempte. Lutter contre tous les biais qu’il engendre demande une attention constante. Répondre, donc, de la manière la plus sérieuse et précise possible, est essentiel non seulement pour la gauche, mais aussi et surtout pour le combat contre l’antisémitisme, affaibli et dévoyé par ces accusations mensongères.

Peur panique devant le Nouveau Front populaire : quand l’abject atteint des sommets

Lire la suite :

Fabien Archambault (historien), Simon Assoun (militant juif décolonial), Ludivine Bantigny (historienne), Arno Bertina (écrivain), Christophe Bertossi (politiste), Véronique Blanchard (historienne), Johann Chapoutot (historien), Déborah Cohen (historienne), Heitor de Macedo (metteur en scène, psychanalyste), Paul Elek (chercheur et chroniqueur), Annie Ernaux (écrivaine), Fanny Gallot (historienne), Isabelle Garo (philosophe), Michelle Guerci (journaliste, militante féministe antiraciste), André Gunthert (historien), Leslie Kaplan (écrivaine), Thierry Labica (angliciste), Adam Laloum (pianiste classique), Albert Lévy (juriste et ancien magistrat), Michael Löwy (sociologue), Fanny Madeline (historienne), Joëlle Marelli (traductrice), Dominique Natanson (animateur du site Mémoire Juive & Éducation, porte-parole de l’Union juive française pour la paix), Fabrice Riceputi (historien), Jérémy Rubenstein (historien), Michèle Sibony (militante anticolonialiste), Julien Théry (historien), Laurent Thines (neurochirurgien, auteur), Olivier Tonneau (historien des idées), Enzo Traverso (historien), Jean-Philippe Uzan (chercheur, astrophysicien), Eleni Varikas (philosophe)

Partager cet article

Commenter cet article