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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Comment la France a rançonné Haïti (New York Times en français)

21 Mai 2022 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Esclavage, #Amériques, #Haïti

Un État défaillant. Un piège à aide humanitaire. Une terre maudite tant par la nature que par la nature humaine.

Haïti figure parmi les pays les plus pauvres de la planète, mais la sympathie qu’attirent ses souffrances sans fin se teinte souvent de remontrances et de leçons de morale quant à la corruption et à la mauvaise gestion qui l’affligent.

On sait que les Haïtiens ont chassé leurs maîtres esclavagistes français, dont la brutalité était notoire, puis proclamé leur indépendance en 1804. C’est la première nation du monde moderne à être née d’une révolte d’esclaves.

On sait moins ce qui est advenu deux décennies plus tard. Les Français sont revenus à Haïti sur des navires de guerre pour lui délivrer un ultimatum ahurissant. Ils ont sommé le pays, qui avait déjà conquis sa liberté au prix de son sang, de lui verser une énorme somme d’argent en espèces. Sinon, ce serait la guerre.

Des générations successives de descendants d’esclaves ont ainsi dû payer les héritiers de leurs anciens maîtres, avec un argent qui aurait mieux servi à construire des écoles, des routes, des cliniques et à faire tourner l’économie.

Une question plane depuis des années, à laquelle les journalistes du New York Times se sont confrontés au fil de leur enquête : Et si ? Et si la nation n’avait pas été pillée depuis sa naissance par des puissances extérieures, par des banques étrangères et par ses propres dirigeants ? De quels moyens supplémentaires aurait-elle disposé pour se construire ?

Pour y répondre, pour quantifier le montant exact payé par les Haïtiens pour leur liberté, notre équipe de correspondants a passé 13 mois à fouiller les archives et les bibliothèques de trois continents. Voici les conclusions de leur enquête, que nous publions cette semaine.

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