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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

« Le Pen, propose un libéralisme ethnicisé, aucunement un programme de gauche » (Nicolas Lebourg)

14 Avril 2022 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Extrême-droite, #"Racisme anti-blanc", #RN Rassemblement national

Marine Le Pen ne propose pas un programme de gauche mais un « libéralisme ethnicisé », décrypte le chercheur Nicolas Lebourg. Pour l’emporter, elle mise sur « l’entente entre Français riches et pauvres par l’exclusion des immigrés pauvres ».

Marine Le Pen peut l’emporter. Les instituts de sondage le disent. Ça n’est pas fait, peut-être pas l’hypothèse la plus probable, mais ça n’est plus une hypothèse à exclure. Ça serait, il faut le rappeler, la victoire d’une candidate au programme intrinsèquement antirépublicain et raciste. « L’entente entre Français riches et pauvres par l’exclusion des immigrés pauvres », résume l’historien spécialiste de l’extrême droite Nicolas Lebourg. Entretien.

Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan totalisent ensemble 33 pourcents des suffrages. Ça nous dit quoi ?

Ils n’ont de sens que si on les regarde avec le reste de la redistribution du marché électoral. Emmanuel Macron a avalé Les Républicains après le Parti socialiste. Constitutionnellement, il ne peut briguer un troisième mandat. On a donc un super-parti de gouvernement unique, soutenu par les classes moyennes partisanes de l’Union européenne. Et on a des classes populaires qui amènent à ce que Jean-Luc Mélenchon dépasse parfois les 50 pourcents sur des villes et territoires, et un total extrême droite au tiers. Si on regarde à Perpignan ou dans le XVI arrondissement de Paris, une partie de l’électorat filloniste est partie chez Zemmour, par opposition à la société multi-ethnique mais aussi au programme économique et social de Marine Le Pen.

Dans un marché électoral droitisé, le score d’Eric Zemmour (7 pourcents, ndlr) montre ce que l’on avait répété depuis l’automne : l’histoire électorale montre qu’une trop grande radicalité à droite ne prend pas, qu’elle dégage un espace médiatique certes mais que c’est une niche électorale, et que les Le Pen ont beau avoir des faiblesses de second tour, il n’y a pas de place à leur droite au premier tour. Seuls ceux qui confondent Twitter et le corps électoral peuvent être surpris.

Marine Le Pen a tenu à marquer sa distance avec Eric Zemmour tout au long de cette campagne. Pour autant, entre la dénonciation de la « submersion » et la promotion de la « préférence nationale », son programme est-il si éloigné de celui de son rival défait au premier tour ?

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