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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Pour Patrick Weil, Zemmour surfe sur une falsification de l’histoire de l’immigration

26 Février 2022 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Étrangers et immigrés, #Extrême-droite, #"Gauche" décomplexée

Dans un article publié aux Etats-Unis, l’historien suggère que des intellectuels, autour de la revue « Le Débat » que dirigeait Marcel Gauchet, ont préparé le terrain à la fumeuse théorie du « Grand remplacement ».

Dans un article paru sur le site américain « Public Books », l’historien Patrick Weil, spécialiste de l’immigration, remet quelques pendules à l’heure concernant le « Grand remplacement ». Si le thème est au cœur de la campagne du nationaliste Eric Zemmour, s’il a été mis en avant par l’idéologue d’extrême droite Renaud Camus, il ne sort pas de nulle part, argue-t-il. En réalité, il a été mijoté dans des casseroles bien plus centristes, notamment celle de la revue « Le Débat ».

Ce qu’on appelle « l’insécurité identitaire », et qu’exploite sans vergogne Zemmour, repose sur un « courant narratif sous-jacent » bien antérieur à l’ascension politique du polémiste. Ce courant de pensée s’ancre, selon Patrick Weil, sur un faux récit de la politique française d’immigration. Selon ce récit, qui a fini par infuser dans l’opinion publique, l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing aurait autorisé le regroupement familial des immigrés en 1975, ce qui aurait provoqué un afflux massif de familles maghrébines et africaines. Même la très sérieuse radio publique France-Culture, au moment de la mort de l’ancien président, en décembre 2020, a présenté Giscard comme « le père du regroupement familial » - comme s’il s’agissait de la décision la plus importante de ses sept années de présidence. La vérité est pourtant tout autre, rappelle l’historien : en 1975, un décret n’a fait que remplacer des circulaires administratives préexistantes, mais sans rien changer sur le fond : l’immigration au titre du regroupement familial existait en France depuis des décennies et Giscard n’en est en rien « le père ».

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