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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

L'arsenal juridique actuel pour lutter contre l'antisémitisme est suffisant

4 Mai 2021 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Antisémitisme et négationnisme

Au cours du conseil municipal de Strasbourg du 22 mars dernier a été débattu de l’adoption éventuelle de la nouvelle « définition opérationnelle » de l’antisémitisme proposée par l’Institut Racisme et Mémoire de l’Holocauste. Depuis ce jour, on assiste à de multiples prises de position souvent très virulentes et univoques contre ce vote. Analyse par Bernard Aghina et Georges Yoram Federmann.

Au cours du conseil municipal de Strasbourg le 22 mars dernier - celui-là même de la désormais fameuse subvention pour la construction de la mosquée Millî Görüs – on a aussi débattu de l’adoption éventuelle de la nouvelle « définition opérationnelle » de l’antisémitisme proposée par l’Institut Racisme et Mémoire de l’Holocauste (IHRA). Cette résolution proposée par Jean-Philippe Vetter a été rejetée par 39 voix contre 19 et 1 abstention.

Et depuis ce jour, on assiste sur les réseaux sociaux mais également dans les colonnes du journal local, à de multiples interventions prolongeant ce débat, à des commentaires ou prises de position souvent très virulentes et univoques contre ce vote, contre la majorité municipale et contre la maire Jeanne Barseghian.

C’est pourquoi nous avons souhaité livrer ici une opinion différente, revenir sur certains arguments présentés et approfondir un peu le sujet de cette « définition IHRA » et ses développements.

Un débat très caricatural

Quand on va tout d’abord sur le compte Facebook de Jean-Philippe Vetter, l’auteur de la résolution, on ressort atterré de découvrir la teneur des contributions et le niveau général de haine et d’insulte qui y règne : ceux qui ont refusé cette définition IHRA seraient des antisémites caractérisés, et d’ailleurs la preuve, ce sont les mêmes qui veulent subventionner les musulmans ; bien des contributeurs demandent aussi quelle serait la procédure pour destituer Jeanne Barseghian de son poste de maire… Et quand un interlocuteur ultra-minoritaire, un avocat colmarien très au fait du sujet, ose argumenter en sens inverse, on lui dénie le droit de parler car il n’est pas juif !

Bien plus mesurée mais pourtant problématique, la tribune publiée dans les Dernières Nouvelles d'Alsace du 3 avril de Catherine Trautmann consacrée à l’affaire de la subvention à la mosquée Millî Görüs (« Il est urgent de réparer et réconcilier ») établit elle aussi un lien entre le vote de cette délibération mosquée et la non-adoption de la définition de l’IHRA : « De plus le rejet par le groupe Écologiste et Citoyen de la définition de l’antisémitisme représentait une incompréhension de la sensibilité personnelle et collective des juifs strasbourgeois. Laisser penser que Strasbourg (…) pourrait ne pas s’opposer à la contestation même de l’existence de l’État d’Israël ne pouvait être ressenti que comme une agression. »

Cette formulation est très problématique car tout simplement mensongère : à aucun endroit de la définition opérationnelle de l’IHRA il n’est question de la contestation de l’existence de l’Etat d’Israël , Catherine Trautmann reprenait là une fausse information déjà présentée comme argument principal par Jean-Philippe Vetter au conseil municipal.

Pourquoi ces contre-vérités ? A qui profitent-elles ?


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