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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

L’insurrection malgache de 1947 : un « trauma » colonial ?

5 Mars 2021 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Colonisation, #Afrique

Dans cet article de synthèse, Raphaël Gallien et Maxence Habran, chercheurs au Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA) de l’Université de Paris, rappellent à quel point l’insurrection de 1947 et sa terrible répression par les troupes coloniales, au prix de dizaines de milliers de morts, constitue un épisode structurant pour la communauté nationale malgache d’aujourd’hui, même s’il est longtemps resté entouré de silence. Ils font le point sur les avancées historiographiques sur ce drame majuscule et montrent que les jeunes générations ont moins d’inhibitions que leurs aînées à évoquer 1947 comme un repère d’espérance et de fierté dans un pays qui voit le niveau de vie de ses habitants chuter sans discontinuer depuis le milieu des années 1970. Les obstacles dans la transmission des savoirs sur cette histoire restent tangibles, mais leur mémoire, un temps refoulée, s’affiche aujourd’hui au grand jour, lors de commémorations indissociables d’enjeux politiques contemporains et d’expressions culturelles (livres, films…) plus nombreuses.

L’insurrection malgache de 1947 :
un « trauma » colonial ?

par Raphaël Gallien et Maxence Habran, Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques, Université de Paris, pour histoirecoloniale.net

Les quelques mois qu’a duré l’insurrection malgache de 1947 n’ont pas manqué d’en faire l’un des événements les plus marquants de l’histoire contemporaine de la Grande Île. Bien qu’elle ait été matée et n’ait pas atteint ses objectifs – le départ des Français et l’indépendance –, son souvenir fait aujourd’hui la fierté du pays, symbole d’un peuple qui n’a jamais accepté l’oppression coloniale. Or cette mémoire glorieuse a un revers. L’échec de l’insurrection, le nombre considérable de morts qu’a entraîné sa répression et l’exemplarité des sévices perpétrés par l’administration coloniale pour réprimer l’insurrection ont profondément marqué la population.

Dans les années qui suivent, l’appropriation de cet épisode est complexe : symbole de fierté quant à la capacité de soulèvement du peuple malgache, il est aussi synonyme de défaite. Cette blessure, faite de héros déchus et de martyrs anonymes, reste aujourd’hui encore l’une des plus présentes dans la conscience populaire et motive l’intérêt d’une jeune génération en mal de connaissance à propos d’une histoire qui n’a pas dit son dernier mot.

Aux origines de l’insurrection

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