l’éducation, la pédagogie et le travail social.

Le vrai séparatisme 

Rhétoricien habile, Emmanuel Macron est au courant des objections qui lui sont faites, et a évoqué lui-même un séparatisme qui est de plus en plus cité depuis l’introduction de ce mot dans le débat public : le séparatisme de la République elle-même :

« Nous avons nous-mêmes construit notre propre séparatisme. C’est celui de nos quartiers, c’est la ghettoïsation que notre République, avec initialement les meilleures intentions du monde, mais a laissé faire, c’est-à-dire que nous avons eu une politique, on a parfois appelé ça une politique de peuplement, mais nous avons construit une concentration de la misère et des difficultés, et nous le savons très bien. Nous avons concentré les populations souvent en fonction de leurs origines, de leurs milieux sociaux. Nous avons concentré les difficultés éducatives et économiques dans certains quartiers de la République. »

Il faut reconnaître que livrer ce diagnostic aurait pu être un début très prometteur si le remède proposé par le président n’avait pas été aux antipodes des maux évoqués. Alors qu’il reconnaît que le problème est social et éducatif, le président propose des mesures pour investir le champ sécuritaire (davantage de pouvoirs aux préfets, qui détiennent le monopole de la violence légitime) et le champ législatif (encore plus de lois, alors que les lois existantes suffisent largement pour condamner tout abus), le tout enveloppé dans un dispositif répressif. Revoici un discours guerrier, mené avec le sourire cette-fois, qui au lieu de proposer un projet de société, instaure une police de la pensée, nourrissant davantage de séparation et de discrimination.