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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Nakba : pourquoi les sionistes ont expulsé les Palestiniens (Thomas Vescovi)

15 Mai 2020 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine, #Israël et le sionisme

Illustation choisie par le webmestre

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Si des historiens continuent de nuancer ou rejeter l’existence d’un plan de nettoyage ethnique des Palestiniens lors de la création d’Israël, le contexte qui animait alors le mouvement sioniste montre que l’expulsion des Arabes lui était devenue incontournable

En 1946, la Palestine compte 1 237 334 Arabes et 608 225 juifs. Les premiers sont majoritaires dans 50 des 60 districts. La première guerre israélo-arabe, qui débute à partir de décembre 1947 et se termine à la fin de l’hiver 1949, renverse les rapports démographiques puisque près de 805 000 Palestiniens sont forcés à l’exil, expropriés et éparpillés dans des camps de réfugiés aux quatre coins de la région.

Depuis le rapport Peel de 1937, le partage de la Palestine en deux États était régulièrement évoqué par les grandes puissances, impliquant un « transfert » de populations. Ainsi, David Ben Gourion, président de l’Agence juive, l’autorité en charge de la communauté juive de Palestine, ne cachait pas ses intentions : un État juif ne sera pas viable s’il compte un nombre trop élevé d’Arabes.

Aujourd’hui, les travaux des historiens arabes et des nouveaux historiens israéliens ont définitivement écarté les théories sionistes sur la responsabilité arabo-palestinienne de cet exil forcé, mais un certain récit visant à dédouaner Israël de toute culpabilité continue d’être mobilisé.

Expulser pour des raisons de sécurité ?

En premier lieu, la prétendue nécessité sécuritaire. L’historiographie sioniste affirme que si des expulsions ont eu lieu, elles n’ont été réalisées que pour s’assurer qu’aucun ennemi potentiel ne restât à l’arrière des lignes au fur et à mesure de l’avancée des troupes juives.

David Ben Gourion ne cachait pas ses intentions : un État juif ne sera pas viable s’il compte un nombre trop élevé d’Arabes

Premièrement, cet argument ne justifie en aucun cas les quelque 70 massacres perpétrés contre des civils arabes ou des soldats désarmés par les différentes unités sionistes. Deuxièmement, si tel était le cas, alors les expulsions se seraient interrompues dès lors que la guerre aurait pris fin et que les accords d’armistice auraient été signés.

Il n’en est rien. Tout au long des années 1950, de nombreuses municipalités arabes, demeurant en Israël, vont être victimes d’expulsions.

Parmi d’autres exemples, on peut citer les 105 habitants d’Abou Gosh, déportés le 7 juillet 1950 jusqu’à la frontière transjordanienne. Ou ceux du village d’al-Majdal, situé sur le littoral, qui sont expulsés de 1949 à la fin de l’année 1950 vers la bande de Gaza pour laisser place à un camp de transit pour immigrés juifs, devenu la ville portuaire d’Ashkelon.

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