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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Avec Cédric Herrou et Emmaüs-Roya, tous «délinquants et hors-la-loi»

8 Avril 2020 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Étrangers et immigrés

source : Cimade

source : Cimade

Depuis le début du confinement, Emmaüs-Roya, dans sa communauté agricole, travaille dur pour fournir les denrées locales nécessaires, tout en participant à des maraudes sur Nice. Et pourtant l'association solidaire, ce 11 mars, en la personne de Cédric Herrou, était en procès à Lyon. Motif : tous « délinquants » et « hors-la-loi ». L'entraide, un délit ? Récit d'un procès historique.

Mardi 10 mars, 13h20, gare Thiers, Nice.

« C’est vous qui faites monter des migrants dans le train ? Vous les avez mis où ? »

La Police aux Frontières, avec sa courtoisie habituelle, monte dans le wagon devant lequel nous fumions une dernière clope avant de partir pour Lyon. Il faut dire qu’Emmaüs Roya est descendu de sa vallée au grand complet pour le procès de Cédric, et que certains des compagnons de la communauté, déjà tranquillement assis dans le train, sont, comment dire, « de couleur ». Présents tout à fait légalement sur le territoire français, mais, pour la PAF, trop noirs pour être honnêtes. Pour faire bonne figure et ne pas faire croire à un délit de faciès, toute la rame écope d’un contrôle d’identité. Manque de bol pour lui, un jeune type, qui n’avait rien à voir avec tout ça, n’est pas en règle : il est donc benoitement débarqué par la police, manifestement presque déçue qu’il ne soit pas avec nous. Quand on n’est pas sûr de sa situation administrative, il ne fait pas bon être assis dans la même rame que Cédric Herrou…

Ce genre de rafles de la Police aux Frontières (PAF le chien), dans la Roya, nous les connaissons bien. Elles sont quotidiennes. Illégales, mais quotidiennes. Entre Nice et Menton, chaque jour, sur la base d’un contrôle au faciès généralisé, des majeurs comme des mineurs, tous Noirs, sont débarqués des trains, en entrave manifeste de leur droit à faire une demande d’asile –les flics, gag, étant selon la loi tenus de les conduire à la préfecture la plus proche afin qu’ils puissent régulariser leur situation.

Petit flash-back : frontière franco-italienne, 2015

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