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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Racisme anti-blancs : quand les mots rompent avec le réel (Ballast)

18 Septembre 2019 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #"Racisme anti-blanc"

À l’origine, une interview de Lilian Thuram parue début septembre dans un journal italien : questionné sur les « cris de singe » racistes que subissent certains joueurs dans les stades, l’ancien footballeur a estimé qu’« il est nécessaire d’avoir le courage de dire que les Blancs pensent être supérieurs et qu’ils croient l’être ». S’en est suivie une polémique médiatique sur le « racisme anti-Blancs » et la validité, ou non, du concept même. Dans un article publié sur Mediapart, l’historien Nicolas Lebourg avance pour sa part que « le discours tenu par les obsédés du racisme anti-Blancs est factuellement faux », mais qu’il n’est pas pour autant « rationnel de faire de la formule le racisme anti-Blancs n’existe pas un mantra de gauche ». Mélusine, militante féministe et antiraciste, a tenu à réagir : le racisme est avant tout un rapport social systémique, et ne peut être réduit à un simple système idéologique.
Quelques jours après qu’a été rejoué, à l’université d’été de la France insoumise, le débat sur le sens du mot islamophobie, c’est au tour du « racisme anti-blancs »1 de faire son grand retour polémique. Colère et lassitude : ce n’est plus la droite réactionnaire qui mène la danse, ce sont les intellectuels de gauche. 14 ans après la publication de l’appel contre les « ratonnades anti-Blancs », signé notamment par Alain Finkielkraut et Pierre-André Taguieff, la presse n’a plus besoin d’aiguillon pour s’emparer du sujet. Le 9 septembre 2019, Le Monde rediffusait une « enquête » de 2012 sur la « réalité peu étudiée » du racisme anti-blancs — enquête qui malmène honteusement les résultats de l’enquête TeO qu’elle prétend analyser2. Le même jour, Mediapart publiait une chronique de l’historien Nicolas Lebourg contre le « dogme » de la gauche antiraciste qui s’entête à refuser toute validité à ce concept. Un sujet sans doute plus excitant que celui des cris de singe dans les stades de foot européens.
« En prétendant que l’islamophobie ne serait qu’une critique de la religion ou le racisme une idéologie de haine, on réduit la focale et le champ de lutte possible. »
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