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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

La France insoumise se disloque autour de l’islamophobie (Pailinr Graulle)

30 Août 2019 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie

Une phrase prononcée aux universités d’été du mouvement a ravivé les fractures internes sur la laïcité et le rapport à l’antiracisme. Des représentants des quartiers populaires qui ont pourtant participé aux succès électoraux de la formation de Jean-Luc Mélenchon, prennent leurs distances.

La rentrée s’annonçait plutôt pleine d’espoirs. L’université d’été de La France insoumise (LFI), organisée fin août à Toulouse, affichait complet, les débats étaient sereins, le nouveau chef du mouvement, Adrien Quatennens, prenait ses marques. L’eau avait passé sous les ponts depuis le fiasco des européennes. Et en l’absence de Jean-Luc Mélenchon, parti en Amérique du Sud, l'automne, chargé sur le plan social, ouvrait de nouvelles perspectives.

Puis, patatras : un imprévu a mis le feu aux poudres. Cette fois, c’est le rapport à l’islam qui a semé le trouble. Une polémique de plus (lire ici ou ), qui tombe d’autant plus mal que LFI espère s’implanter dans les quartiers populaires aux élections municipales de mars prochain.

« Il y aura un avant et un après le mois d’août 2019, prédit ainsi Youcef Brakni, porte-parole du comité Vérité et Justice pour Adama Traoré (suivi par plus de 73 000 contacts sur Facebook), qui a décidé de prendre ses distances avec LFI. Cet été, LFI a rompu avec les musulmans qui ont pourtant été 37 % à voter Mélenchon en 2017. »

Tout a commencé par un tweet. Une phrase sortie de son contexte, publiée sur Twitter par un militant qui assistait, à Toulouse, ce 24 août, à une conférence d’Henri Peña-Ruiz, le « monsieur Laïcité » du mouvement. Celui à qui les cadres du mouvement renvoient quand on veut des précisions sur la « ligne ».

Ce samedi au matin, le philosophe lâche devant le public des militants insoumis une petite bombe : « On a le droit d’être islamophobe. »

Immédiatement, les réseaux sociaux s’enflamment entre « pro- » et « anti- » Peña-Ruiz. À Toulouse, un accrochage a même lieu : le journaliste Taha Bouhafs, invité des universités d’été pour un débat sur les violences policières, est pris à partie par l’ancien candidat aux européennes et garde du corps de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Schneckenburger (celui-ci livre ses explications sur cet épisode ici).

LFI tente d’éteindre l’incendie, et publie l’intégralité de l’intervention du philosophe. Sur les réseaux sociaux, Peña-Ruiz dénonce un mauvais procès : il a voulu expliquer à son auditoire qu’« il n’est pas raciste de s’en prendre à une religion, mais qu’il est raciste de s’en prendre à une personne du fait de sa religion ».

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