"Deux médias contactés pour demain !! Vincent Lapierre et Brut !!! Pas plus !!". La veille l'Acte VI du mouvement des Gilets jaunes, Eric Drouet, un des Gilets jaunes les plus en vue, annonçait la couleur : le vrai lieu de la manifestation du 22 décembre ne serait révélé que le matin même, et les médias resteraient dans le flou, comme la police. Sauf pour Brut
et pour Vincent Lapierre, donc. Brut
, dans les manifestations de Gilets jaunes, c'est Rémy Buisine. Ce journaliste ayant émergé pendant Nuit debout, mouvement qu'il filmait en direct sur l'application Périscope, est de toutes les manifestations, couvrant là aussi le mouvement en direct, cette fois-ci via Facebook live. Vincent Lapierre, de son côté, réalise un travail un peu similaire, mais donnant lieu à des vidéos montées, récapitulatives de la journée, dans lesquelles il filme les événements et interroge les manifestants de manière plus orientée que son confrère Buisine.
Lapierre, un ancien reporter de Soral
Beaucoup de Gilets jaunes semblent avoir découvert le travail de Lapierre à travers son traitement du mouvement. Pourtant, le journaliste réalise des reportages vidéo depuis déjà plusieurs années. Avant cela, le docteur en économie spécialiste du Venezuela traduisait des discours de l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez en français. Repéré pour cela par Egalité et réconciliation (ER), le mouvement du polémiste antisémite Alain Soral, il se met à collaborer avec lui. Il fait alors paraître une biographie de Chavez, une anthologie de ses discours en français, ainsi qu'un documentaire sur le Venezuela aux éditions Kontre Kulture, fondées par Soral. En 2015, il commence à réaliser des reportages pour Egalité et réconciliation. Pendant trois ans, le reporter se rend, accompagné d'une preneuse d'images, dans une manifestation intersyndicale, à l'Eglise Sainte-Rita occupée par des groupes d’extrême droite, à la soirée "Peut-on encore débattre en France?", organisée par l'hebdomadaire Marianne, à un procès de Soral, ou encore, à plusieurs reprises, à la soirée annuelle du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France (viré par la police, il se plaint notamment dans un de ses reportages que celle-ci soit "les serviteurs zélés d'une communauté").
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