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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Uri Avnery (Europalestine)

21 Août 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine, #Israël et le sionisme

Comme les médecins le redoutaient, le vétéran israélien du mouvement anti-occupation Uri Avnery, hospitalisé depuis la semaine dernière, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 94 ans.

Né en 1923 en Allemagne dans une famille juive, Uri Avnery, avait émigré avec ses parents en Palestine en 1933, à l’avènement du régime hitlérien.

Ses premiers engagements politiques, à l’adolescence, se situèrent à l’extrême-droite sioniste, dans les rangs de l’Irgoun, l’une des principales milices fascistes.

Mais au fil des ans, Avnery prit progressivement conscience qu’il ne pourrait y avoir de paix dans la région sans reconnaissance des droits du peuple palestinien, victime d’une terrible injustice lors de la Nakba et de l’instauration de l’Etat d’Israël.

Son évolution, comme journaliste, militant, et même député à plusieurs reprises, fut de fait progressive.

Avnery a ainsi été l’une des toutes premières personnalités juives israéliennes à rencontrer, publiquement, le chef de la résistance palestinienne Yasser Arafat (en 1982, pendant l’attaque israélienne du Liban), ce qui lui valut des flots de haine et de menaces en Israël, et même le qualificatif « d’ennemi du peuple N° 1 » de la part du Mossad. Avnery fut d’ailleurs agressé physiquement et sérieusement blessé à plusieurs reprises par des nervis « patriotiques ».

Mais d’un autre côté, Uri Avnery, en qualité de parlementaire, avait voté deux ans plus tôt, en 1980, l’annexion à Israël de la partie palestinienne de Jérusalem, un geste qu’il considérera plus tard comme ayant été la principale faute politique de sa longue carrière.

Fondateur en 1994 du « Gush Shalom » (le « Bloc de la Paix »), Uri Avnery va ensuite assister, avec ses camarades, à l’effondrement du mythique « processus de paix » censé aboutir à la création d’un Etat palestinien indépendant dans les frontières d’avant 1967, mais dont aucun gouvernement israélien n’a jamais voulu, préférant poursuivre une politique criminelle de colonisation et d’apartheid.

Le vieux militant ne renonça pas pour autant, et, jusqu’à l’accident vasculaire cérébral (AVC) qui l’a frappé au début du mois, il avait continué de dénoncer inlassablement, dans son éditorial hebdomadaire, les crimes de l’occupation.

CAPJPO-EuroPalestine

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