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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

La mouvance identitaire (Jean-Paul Gautier)

3 Juin 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Identitaires, #Extrême-droite

Nous reproduisons avec l’aimable autorisation de son auteur un article de l’historien Jean-Paul Gautier pour le site Entre les lignes entre les mots.


La mouvance identitaire peut schématiquement être divisée en deux entités.

• • • D’un côté les théoriciens regroupés dans des fondations : Polémia dirigée par Jean-Yves Le Gallou (ex GRECE, Club de L’Horloge, FN, MNR) et l’Institut Iliade « pour la longue mémoire européenne », présidé par Philippe Conrad (ex GRECE, La Nouvelle Revue d’Histoire et TVLibertés) dans la lignée de Dominique Venner (fondateur d’Europe Action dans les années 60) et co-fondé par Le Gallou, dans des revues : Terre et Peuple de Pierre Vial (ex GRECE, FN, MNR ), Réfléchir et Agir, La Nouvelle Revue d’Histoire fondée par Dominique Venner, dont le premier numéro traitait de « 5000 ans de civilisation européenne », Synthèse Nationale dirigée par Roland Hélie (ex Ordre Nouveau, PFN, FN Espace Nouveau) et du côté des indépendantistes comme WAR RAOK ! La voix de la nation bretonne dirigée par Padrig Montauzier (ex FLB et dirigeant de l’ADSAV «  le Parti de l’indépendance bretonne  ».

• • • De l’autre côté les activistes : GUD, Bloc identitaire et Génération identitaire.

Le GUD, c’est un peu comme le monstre du Loch Ness, il apparait, il disparait et il réapparait (dernière apparition publique le 22 novembre 2014, le meeting « Réveil des Nations » avec les Grecs de l’Aube Dorée, les Belges de Nation Actuellement, il tente de se refaire une santé et intervient sous l’appellation Bastion Social sous l’impulsion de Steven Bissuel (déféré devant la justice « pour violences aggravées »). Un communiqué annonce que « Le GUD, à l’échelle nationale, s’est mis en sommeil au profit du Bastion Social ».

L’acte de naissance du Bastion Social est à Lyon, en mai 2017, suite à la réquisition (sur le modèle de Casa Pound) d’un immeuble dans le 2ème arrondissement pour y installer des « Français de souche » et « aider les nôtres par des actes concrets. Les nôtres avant les autres ». Il s’est doté d’un bar associatif : Le Pavillon Noir. Selon Steven Bissuel, présent à la « XIe journée de Synthèse nationale », le 1er octobre 2017, le projet se veut « fédérateur » selon «  Trois axes contre l’immigration, l’Union européenne et la préférence étrangère » . Le mouvement étend peu à peu ses tentacules vers d’autres villes : Strasbourg « Arcadia », Lille « La Citadelle », Toulouse « l’Oustal », Angers « Alvarium », Marseille « le Navarin » (avec des dissidents de l’Action française), Chambéry « l’Edelweiss », « La Bastide » à Aix-en-Provence, à Rouen, Clermont- Ferrand… Certains membres ont participé à des campagnes électorales du FN et ont reçu le soutient d’élus frontistes. Jean-François Jalk (député européen) ; Stéphane Ravier (sénateur), Pascal Gannat et Samuel Potier (conseillers régionaux des Pays de Loire), David Berton (secrétaire FN 1ère circonscription de Savoie), Frédéric Chatillon (ex patron du GUD, proche de Marine Le Pen et d’Alain Soral, et poursuivi par la justice dans l’affaire des frais de campagne de la présidente du FN). Le Bastion Social peut rapidement se transformer en baston social. A Chambéry, une réunion de la Fédération anarchiste a été attaquée. A Lyon, le local de la CNT (Confédération nationale du Travail) a été ciblé. Sous couvert de l’aide aux « Français enracinés », le Bastion social tente de regrouper la mouvance fasciste et s’étend sur le territoire en multipliant les agressions contre les étudiants et les lycéens en lutte, les organisations anti fascistes, syndicales et les immigrés.

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