Le prince héritier Mohamed Ben Salman (MBS) aime à se présenter comme le modernisateur de l’Arabie Saoudite. Après avoir ouvert aux femmes la porte des stades de football et des concerts de musique, le voilà qui vient de signer le décret d’application qui leur donne l’autorisation de conduire. Nombre d’observateurs ont présenté ces avancées comme une «révolution». Ces éloges sont un signe inquiétant de l’absence de regard critique sur ce pays en même temps qu’ils révèlent la puissance du lobbying de Riyad qui s’est offert les services de quatre des plus grandes sociétés françaises de relations publiques.
Comment apprécier à leur juste valeur ces quelques réformes. Les femmes ? Le mois dernier, la police du régime a mis en prison plusieurs activistes comme Aïcha al-Menae ou Hassa al-Sheykh, figures historiques de la lutte des droits des femmes. Tout se passe comme si le palais souhaitait envoyer le message que les nouvelles avancées sont uniquement le fait du jeune prince et non la conséquence d’un engagement de la société civile. Imane al-Nafjan, fondatrice du blog Saudi Woman et personnalité du combat contre la tutelle masculine, croupit toujours dans un lieu tenu secret derrière les barreaux avec d’autres féministes. Trainée dans la boue par la presse officielle, elle a été qualifiée de «traitresse».
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