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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Voile, «islamisme»... de Mennel à Maryam Pougetoux, des polémiques et des méthodes qui se répètent (Franz Durupt)

15 Mai 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie

La présidente de l’Unef Paris-Sorbonne fait l’objet d’un procès en «islamisme» mené par le Printemps républicain, sur la foi d’un voile qu’elle portait lors d’une apparition télévisée. Elle est la dernière d’une longue liste de personnes harcelées sur les réseaux sociaux.

Maryam Pougetoux, présidente de l’Unef Paris-IV, est la dernière personne d’une longue série à avoir eu l’honneur de découvrir, ce week-end, les joies du combat politique tel que pratiqué par le Printemps républicain, mouvement lancé en mars 2016 avec l’appui des magazines Marianne et Causeur pour défendre une vision extensive de la laïcité. Le tort de Maryam Pougetoux : être apparue samedi, dans une séquence filmée par M6 où elle parlait de la mobilisation des étudiants, coiffée d’un voile signifiant son appartenance à la religion musulmane. Il n’en fallait pas plus au professeur de théorie politique Laurent Bouvet, cofondateur du Printemps républicain, pour dégainer un post Facebook sarcastique sur «la convergence des luttes». Interpellé sur le sens de ce message dénué de toute explication, il a ensuite avancé dans un tweet qu’il faisait «le simple constat d’une incohérence chez une dirigeante de l’Unef : comment défendre en même temps des principes progressistes-féministes (contraception, IVG, mariage pour tous…) et afficher ostensiblement ainsi ses convictions religieuses ?» Car dans l’esprit de Laurent Bouvet, il est impossible d’être féministe tout en étant ostensiblement musulmane, et qu’importe si le féminisme musulman est une réalité. De toute manière, cet argument sera vite oublié au profit d’un autre, développé par le Printemps républicain dans une série de tweets : Maryam Pougetoux serait l’incarnation d’une infiltration «islamiste» au sein de l’Unef (qui a publié un communiqué pour défendre sa représentante), ce que son seul voile permettrait d’établir sans l’ombre d’un doute.

Finalement, c’est simple : si l’on veut exclure une personne (réellement ou supposément) musulmane du débat public, il suffit de l’accuser d’être islamiste, en profitant du flou sémantique qui entoure ce mot depuis plusieurs décennies maintenant.

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