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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

L’ouvrage «La tentation radicale» d’O. Galland et d’A. Muxel: une enquête défectueuse (Jean Baubérot)

14 Avril 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie, #Laïcité

Une enquête auprès des lycéens menée par une équipe du CNRS, sous la direction de deux sociologues confirmés, Olivier Galland et Anne Muxel, vient d’être publiée sous le titre La tentation radicale et se trouve largement reprise dans les médias. Quand j’ai commencé à lire cet ouvrage, je croyais qu’un tel titre, comme c’est souvent le cas, provenait de l’éditeur. Il n’en est rien.

Dès la page 8 de leur ouvrage, Olivier Galland et Anne Muxel, les auteurs, affirment avoir voulu « aborder la radicalité à travers le prisme de la tentation qu’elle peut susciter pour la jeunesse française ». Cette utilisation du terme religieux de « tentation » m’incitait à employer à mon tour un autre terme connoté : celui de « faute ». Il ne s’agissait, certes, pas d’une faute morale mais d’une faute sociologique.

Cependant, je n’ai pas voulu me placer sur le même plan que les auteurs et j’ai choisi une expression moins connotée : « une enquête défectueuse ». Pour résumer en une phrase mon point de vue : cette étude élabore une construction sociologique extrêmement sophistiquée, à partir d’un échantillon impressionnant de « 6828 questionnaires remplis et exploitables », cela sur des fondements épistémologiques défectueux. Autrement dit, une belle maison, bâtie sur du sable mouvant.

Je vais indiquer les raisons qui me rendent très dubitatif sur les résultats obtenus : une perspective sociologique plus rigoureuse aurait-elle abouti à des conclusions assez analogues ? Peut-être ; peut-être pas. On ne peut vraiment pas le savoir, et c’est bien le problème. Il est étonnant qu’un tel travail soit aussi scientifiquement décevant alors qu’il a mobilisé beaucoup de moyens, de temps et d’énergie enthousiaste (cf. le « carnet de terrain » d’Alexandra Frénod, d’une fraîcheur intelligente), et que les deux personnes qui l’on dirigé sont estimées dans la profession.

Voici certaines des questions que je me pose, après lecture. Excusez-moi à l’avance d’être un peu long (et encore ma note sera… une symphonie inachevée) mais je me dois aux auteurs de ce travail, au temps qu’elles et ils ont passé, au sérieux qu’ils et elles ont voulu y mettre, d’être précis dans mes interrogations… et, en plus, de fournir d’autres précisions pour être compréhensible par des non-sociologues.

Une méthode qui pose problème

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