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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

La langue arabe est l'une des plus belles de France

2 Mars 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Racisme

L'auteur de ce beau texte, aujourd'hui, est la cible de la fachosphère à cause de cet article. Alors je remets le texte pour ceux qui l'ont manqué

Que répondre aux esprits étriqués chez qui l’arabe n’inspire que la crainte de voir l’identité nationale broyée par le communautarisme? Pour commencer, que le plurilinguisme est créateur de richesse, de transmission et d'empathie.

Le 5 février dernier, sur le plateau de «Touche pas à mon poste», Isabelle Morini-Bosc expliquait à propos de l’affaire Mennel qu’il n’était pas convenable de chanter en arabe par les temps qui courent. Cet éclair de xénophobie si naturellement exprimé ne m’aurait pas tant heurté si ce qu’il sous-entendait n’était pas, à ce point, admis socialement et représenté politiquement. Oui, par les temps qui courent, ma langue maternelle inspire les craintes et engendre des réactions insensées. Elle est pourtant l’une des plus belles langues de France

On m’a fait comprendre que ma langue maternelle n'était rien d’autre que le langage des terroristes

Un jour, alors que j’étais étudiant, j’ai écrit un mot en arabe sur un tableau, à la craie blanche: «سندباد» (Sindibad). C’était à la demande de mon enseignante de didactique de français, durant un exposé sur l’exploitation pédagogique du conte des Milles et Une Nuits. Elle s’étonnait que je persiste à dire «Sindibad» au lieu de «Sindbad» comme c’est écrit sur la couverture. J’ai écrit le mot en arabe pour lui montrer comment une méconnaissance des diacritiques de l'alphabet (le «shakl») pouvait être à l’origine de cette erreur de traduction.

Plus tard, j’ai appris que personne n’avait songé à effacer la preuve de ce bilinguisme malséant, qu’une photo a été prise et que de gauche à droite, des courriels ont été envoyés de pour tenter de comprendre ce qui était écrit. Petite panique anodine au nom de l’état d’urgence qui excuse et justifie les peurs les plus infondées, parce qu’on ne sait jamais.

Ce jour-là, on m’a fait maladroitement comprendre que ma langue maternelle, millénaire, la langue de Gibran Khalil Gibran, ma langue aux cent noms pour dire «Amour», n'était rien d’autre que le langage des terroristes. Cet incident sans gravité ne m’inspire aujourd’hui qu’un rire moqueur.

«Nous entendons déjà suffisamment parler l’arabe quotidiennement dans les transports en commun et dans la rue en France»

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