Union des droites, la nébuleuse radicale en pleine effervescence (Lucie Delaporte et Loup Espargilière)

24 Janvier 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Extrême-droite, #Droite "décomplexée

Convaincue que l’élection de Macron ouvre une opportunité sans précédent pour recomposer le paysage politique, la nébuleuse de la droite de la droite travaille à rapprocher LR et le FN. Plongée dans ces initiatives qui, du mouvement À droite à celui des Amoureux de la France, veulent « tout reconstruire ».

« Quand j’entends le discours de monsieur Wauquiez aujourd’hui, je me dis : “S’il est sincère, compte tenu des propos qu’il tient, il devrait aller jusqu’à proposer une alliance.” » Mi-novembre, Marine Le Pen avait tendu une perche au futur patron de LR, moins parce qu’elle croyait possible un tel rapprochement que pour souligner les ambiguïtés du patron de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. La réponse de l’intéressé ne s’était pas fait attendre. Jamais. « Tant que je m'occuperai de notre famille Les Républicains, il n'y aura jamais d'alliance avec Marine Le Pen », avait fermement répondu Laurent Wauquiez.

Pour une partie de la droite qui ne s’est pas ralliée à Macron, cette position de défiance n’a plus lieu d’être alors que jamais, sans doute, dirigeant du parti de la droite républicaine n’aura semblé aussi proche des thèses du FN. Du côté du parti d’extrême droite, certains sont de plus en plus convaincus que Marine Le Pen, après son naufrage à la présidentielle, a définitivement démontré son incapacité à conquérir le pouvoir. Depuis quelques mois, cette nébuleuse de la droite radicale qui entend travailler à jeter des ponts entre ces deux familles politiques semble en pleine ébullition. Face au rouleau compresseur macronien, elle est convaincue qu’il faudra s’unir pour espérer revenir un jour aux responsabilités.

Think tanks, associations, micropartis, cette galaxie s’agite pour pousser une profonde recomposition du paysage politique à droite. Et en finir avec ce « terrorisme culturel de la gauche » qui empêche ces droites de s’unir. Alors que certains observateurs l’avaient déclaré politiquement mort après son ralliement à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan – qui présentait ses vœux à la presse le 18 janvier dernier – assure que les faits prouvent le contraire. Il dit ainsi avoir reçu 5 000 nouvelles adhésions à son parti Debout la France (DLF) depuis le mois de mai, « pour seulement 222 cartes d’adhérent renvoyées ». Une preuve, selon lui, que l’électorat de droite ne croit plus au « front républicain » et que ces clivages sont dépassés.

L’association Les Amoureux de la France, qu’il a lancée à l’automne avec Emmanuelle Ménard, députée de l’Hérault apparentée FN, et Jean-Frédéric Poisson, du Parti chrétien-démocrate (PCD), entend donner corps à cette intuition. « Entre Les Républicains, Debout la France, le PCD et FN, nous avons 80 % de nos programmes en commun. Nous pensons que nos électorats attendent de leurs dirigeants une union », explique Nicolas Dupont-Aignan. « Arrêtons donc de nous polariser sur des différences qui sont nos richesses. Nous avons beaucoup de points communs : le contrôle des frontières, l’aménagement du territoire qui ne doit pas être laissé aux seuls bobos, l’opposition au Ceta, etc. », énumère-t-il, en référence au traité de libre-échange entre l'UE et le Canada.

Union des droites, la nébuleuse radicale en pleine effervescence

Convaincue que l'élection de Macron ouvre une opportunité sans précédent pour recomposer le paysage politique, la nébuleuse de la droite de la droite travaille à rapprocher LR et le FN. Plong...

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