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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Suzanne Citron (1922-2018)

24 Janvier 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Hommages, #Colonisation, #Histoire

L’historienne Suzanne Citron, militante anticolonialiste, engagée dans sa jeunesse contre la guerre d’Algérie comme, jusqu’à sa mort, pour les droits des Palestiniens, est morte le 22 janvier 2018 à Paris. Nous publions ci-dessous des extraits des articles que la presse lui a consacrée, ainsi qu’un passage de son livre de Mémoires, Mes lignes de démarcation. Croyances, utopies, engagements (Syllepse, 2003), sur son action dans les années 1956 et 1957 contre la torture et pour l’indépendance de l’Algérie.

Le Monde du 22 janvier 2018 (extraits)

L’historienne Suzanne Citron est morte

par Antoine Flandrin

Suzanne Citron aura gardé jusqu’à sa mort, le 22 janvier, à Paris, l’esprit critique chevillé au corps. Dans une tribune publiée sur LeMonde.fr, le 18 juillet 2017, l’historienne de 95 ans reprochait au président de la République, Emmanuel Macron, d’entretenir une confusion sur l’histoire de France en invitant le premier ministre israélien pour la commémoration de la rafle du Vél’d’Hiv. Le propos était bref – trois paragraphes –, mais sans concession.

« Je dénie formellement toute justification à la présence d’un homme cautionnant les exactions et les méfaits de la colonisation israélienne en Palestine et je récuse la sempiternelle et démagogique confusion entre antisémitisme et critique de l’Etat d’Israël », écrivait-elle.

Comme souvent lorsqu’elle prenait la plume, l’historienne rappelait son parcours, celui de Suzanne Grumbach, née le 15 juillet 1922, à Ars-sur-Moselle (Moselle), issue d’une famille bourgeoise juive, dont l’adolescence heureuse au lycée Molière, à Paris, fut brisée par la débâcle de juin 1940. Un « premier choc avec la grande histoire » qu’elle avait raconté dans Mes lignes de démarcation (Syllepse, 2003).

Elevée dans le culte de la France dreyfusarde et dans la mémoire de la Grande Guerre, elle éprouve la honte de la capitulation. Après que son père est fait prisonnier en Allemagne et que deux cousins sont raflés, elle passe la ligne de démarcation clandestinement à bicyclette, le 15 août 1941. A Lyon, elle poursuit ses études d’histoire tout en participant à des activités de résistance. Arrêtée par la Gestapo à Lyon, elle est internée à Drancy le 4 juillet 1944, avant d’être libérée le 17 août.

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