Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Le Canard Enchainé et l’antiracisme politique (Omar Benderra)

24 Novembre 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Antiracisme politique

Le Canard Enchainé et l’antiracisme politique (Omar Benderra)

Il n’est pas besoin d’analyses fouillées pour constater que la politique de l’Etat français en direction des citoyens français d’origine maghrébine ou sub-saharienne reste largement influencée par le poids de l’histoire. La posture néocoloniale n’est pas seulement portée par des partis de droite. Une partie substantielle de la gauche française, également comptable d’un racisme structurel, participe activement à la minorisation politique des français d’origine africaine et à la disqualification de leurs représentants.

La campagne de calomnie et de diffamation menée depuis plusieurs mois contre le Parti des Indigènes de la République (PIR) et qui vise personnellement Houria Bouteldja, sa charismatique porte-parole, illustre bien le statut secondaire et mutique auquel une partie très agissante des élites de pouvoir voudrait confiner ces français dont les faciès, les couleurs de peau ou les noms trahissent les racines maghrébines ou sub-sahariennes. S’ils refusent de raser les murs et de s’intégrer en s’invisibilisant, s’ils dérogent de la doxa laiquo-républicaine tout en revendiquant leur pleine citoyenneté, ils sont renvoyés à un communautarisme fantasmé. Et si leurs idées progressent et entrent à l’Assemblée Nationale comme à travers la désormais célèbre députée de la France Insoumise, Danièle Obono, alors ils sont excommuniés.

Dans sa livraison du 15 novembre 2017, le Canard enchainé publie un article (1) particulièrement révélateur de la violence et des moyens indignes de la campagne islamophobe en cours en France. Signé d’une certaine Marie-Sophie Mercier, le brûlot est illustré par une disgracieuse caricature de Houria Bouteldja porteuse d’un turban sur lequel est inscrit « N… la France », une formule provocatrice que l’intéressée n’a jamais utilisé. Cette représentation est en soi le premier mensonge d’un article construit sur la calomnie et des citations tronquées ou extraites de leurs contextes.

En effet, l’article virulent mais d’une rigueur approximative, attribue à Houria Bouteldja la responsabilité d’une formule qui est en fait le titre d’un ouvrage (voir photo ci-dessus) sur la couverture duquel figure une personne que la journaliste feint de confondre avec la porte-parole du PIR comme l’a fait avant elle la presse d’extrême droite. Pour ces milieux, toutes les enturbannées se ressemblent…

L’article proprement ( ?) dit commence également par une allusion à une photographie (il s’agit bien, même s’ils sont très retouchés, d’un journalisme de clichés) où l’on voit une souriante Houria Bouteldja assise à côté d’un siège de gare sur le dossier duquel est inscrit  Les sionistes au goulag ». Le ton du pamphlet est donné. De fait selon la journaliste-sémanticienne, il y aurait comme tromperie sur la marchandise : il faudrait lire « juif » plutôt que sioniste. Car l’accusation majeure est bien là : derrière un antisionisme de pure apparence la porte-parole du PIR serait, n’est-ce pas, antisémite.

Lire la suite

Partager cet article

Commenter cet article