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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

La lente dérive droitière de la LICRA (CCFIF)

13 Octobre 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie, #LICRA

C’est une institution au parcours historiquement honorable dont on assiste à la lente et dangereuse évolution : en moins d’une génération, la LICRA est passée de la lutte contre le racisme à celle pour une idéologie validant l’exclusion de millions de nos concitoyens, légitimant les discours racistes qu’elle est censée combattre.

Nous observons cette descente aux enfers identitaires avec tristesse et inquiétude, à mesure que la LICRA poursuit sa mue et se déconnecte de plus en plus du réel pour devenir un appareil au service de l’entre-soi idéologique et social, tout en étant totalement absente des luttes contemporaines pour les droits humains et contre toutes les formes de racisme.

Sur fonds publics, l’association aura cumulé durant les dernières années les campagnes à contre-sens , les prises de positions outrancières, les membres aux positions diamétralement opposées à son mandat pour finalement, dans une déplorable culmination, se retrouver à hurler avec l’extrême droite pour faire interdire un colloque universitaire et associatif sur l’islamophobie.

Mais qu’a-t-il bien pu se passer pour qu’une association de lutte contre le racisme devienne l’un des principaux instruments de sa normalisation?

Comment expliquer le silence assourdissant de la LICRA sur toutes les dérives liberticides de l’état d’urgence, quand une vaste coalition issue de la société civile a sans relâche rappelé les dangers d’une politique sécuritaire mal ciblée, qui marginalise et contribue à stigmatiser des milliers de familles innocentes?

Comment justifier l’absence de la LICRA sur le terrain des discriminations et violences qui visent chaque année des dizaines de milliers de personnes contrôlées au faciès ou exclues pour leur appartenance ethno-culturelle et/ou religieuse, mises au ban de la société parce qu’Arabes, Noires, Roms, musulmanes et/ou issues des quartiers populaires ?

Où était la LICRA lorsque des femmes étaient chassées des plages par la police pour le simple port d’une tenue de bain? Où était-elle lorsque des militants portaient aide et assistance à des migrants et des réfugiés, criminalisés pour délit d’humanité? Où était-elle lorsque d’ignobles violences policières ont été commises sans que des sanctions soient prises, tandis que les familles et leurs soutiens désespéraient de faire entendre une seule voix: celle de la justice?

En vérité, l’absence de la LICRA de tous ces combats ne déçoit plus personne. Tout simplement parce que l’action de la LICRA ne touche plus personne.

S’il s’agissait du simple déclin d’une structure gavée de fonds publics, sitôt gaspillés dans des évènements d’apparat et se complaisant dans l’entre soi d’élites désuètes, cela serait presque inoffensif et nous laisserait indifférents; Ils sont suffisamment nombreux, dans le cynique paysage médiatique et politique de notre pays, à trahir l’esprit et la lettre du mandat qui leur est confié, pour que ce type de renoncement n’étonne plus grand monde.

Mais la LICRA va plus loin. Elle entame désormais un virage militant CONTRE celles et ceux qui sont les premiers concernés par le racisme et CONTRE les organisations comme la nôtre, qui font au bout du compte ce qu’elle ne veut ni ne peut plus faire:

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