Lancée fin juin par des militants de l'organisation d'extrême droite Génération Identitaire pour repousser les embarcations de migrants tentant de rejoindre l'Europe, l'opération «Defend Europe» semble aujourd'hui au point mort. Lundi, le C-Star, navire financé par une opération de crowdfunding en juin dernier, stationnait au large de Sfax, dans le Sud tunisien, tandis que la société civile tunisienne se mobilisait pour l'empêcher de mener à bien sa «mission». Il n'aurait pas bougé depuis.
Sur internet, ses principaux leaders, tous membres de l'organisation d'extrême droite, continuent pourtant de relayer leur message anti-ONG. L'un d'eux, Clément Galant, d'origine lyonnaise, dans une vidéo datée du 1er août, réaffirme leur ambition: «Montrer le vrai visage des ONG, soi-disant humanitaires, leur collaboration avec les mafias de passeurs, et les conséquences mortelles de leurs actions en mer.»
Dans un communiqué daté du 31 juillet dernier, Hope not Hate, l'association britannique qui alerte sur les plans de Defend Europe, dit avoir identifié les hommes-clefs de l'opération présents à bord du C-Star: Martin Sellner, Patrick Lenart, Lorenzo Fiato, Robert Timm et bien sûr, Clément Galant. L'ONG évoque également la possible présence à bord d'un identitaire allemand, Torsten Görke, ainsi que d'un identitaire tchèque. Soit deux Autrichiens, deux Allemands, un Italien,un Français et un Tchèque, tous rattachés aux groupuscules nés de la propagation récente de Génération Identitaire en Europe et du développement de ses antennes locales: Identitare Bewegung Osterreich en Autriche, Generazione Identitaria en Italie ou Identitare Bewegung Deutschlang, en Allemagne. Tous appartiennent également à cette nouvelle génération d'identitaires qui, faute de parvenir à trouver des relais au sein des partis d'extrême droite, misent sur des act-pops pour gagner en visibilité.
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