Quand, en mai dernier, Emmanuel Macron avait à la faveur de son déplacement à Gao au Mali, exigé de l’Algérie une plus grande implication dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, on y avait vu un franc-parler symptomatique d’une rupture en gestation. Puis, le 2 juillet, participant au sommet extraordinaire du G5 Sahel, il avait assorti l’appui de la France à la force sous-régionale d’une exigence d’efficacité. Là aussi, on s’est dit que c’est une nécessaire mise en garde.

Mais avec sa sortie le 8 juillet en marge du sommet du G20 de Hambourg, Emmanuel Macron a sans doute un peu poussé le bouchon. [Il a notamment déclaré : “Quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien”].

De fait, sur le fond, le rapport entre la démographie et la pauvreté en Afrique est un débat ordinaire. Mais sur la forme, le président français, à la suite du discours de Nicolas Sarkozy de Dakar [en juillet 2007, ce discours avait suscité un tollé en Afrique – Sarkozy parlait notamment de “l’homme africain” qui n’était pas “entré dans l’Histoire”], s’est davantage exprimé en donneur de leçons.

Du candidat au président, une mue profonde

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