Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

“Si un film présenté à Cannes peut sauver une vie, c'est le film de Vanessa Redgrave”

20 Mai 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Étrangers et immigrés, #Réfugiés et droit d'asile

L'actrice britannique de légende est passée derrière la caméra pour réaliser “La Douleur de la mer”, un documentaire sur les migrants qui lance un appel à la solidarité et dénonce une déshumanisation sous la pression des pouvoirs nationalistes.

Donnée pour morte par les tabloïds anglais quand elle fut victime d'une crise cardiaque, en 2015, Vanessa Redgrave a fêté il y a quelques mois ses 80 ans. Et la voici à Cannes avec son premier film en tant que réalisatrice, un documentaire sur les migrants présenté en séance spéciale. Si sa voix est faible et son souffle court, son regard est toujours aussi intense. Et sa capacité à s'offusquer du monde tel qu'il va, énorme. « Des gens meurent parce qu'on refuse de leur venir en aide. C'est intolérable. C'est terrifiant », dit-elle. Alors, pour tenter de faire comprendre à ses compatriotes britanniques qu'il est urgent de tendre une main généreuse, l'actrice connue pour son sens de l'engagement a décidé de faire un film. La Douleur de la mer est à la fois un témoignage autobiographique, une réflexion sur la solidarité et une attaque en règle contre les politiques, menée avec le soutien d'un ancien membre du parti travailliste, Lord Alf Dubs, 84 ans et très vaillant lui aussi !

 Les crises humanitaires sont une histoire éternelle 

Dans leurs souvenirs, Vanessa Redgrave et son camarade Dubs ont retrouvé deux enfants réfugiés, déplacés. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il fut évacué de Prague dans les trains du Kindertransport en partance pour la Grande-Bretagne, tandis qu'elle dut quitter Londres et trouver refuge à la campagne pour échapper aux bombes allemandes. Une mémoire dont le film tire deux leçons utiles. En soulignant, d'abord, que les crises humanitaires sont une histoire éternelle et que, parfois, les hommes ont su faire face, au nom de la vie. En rappelant, ensuite, que la vérité sort de la bouche des enfants. La fillette que fut Vanessa Redgrave était, raconte-t-elle, pressée d'aider de toutes les manières possibles. Devant sa caméra, une gamine d'aujourd'hui dit la même chose : elle veut aider les réfugiés ! « C'est une réalité qui a été étudiée, commente l'actrice dans le jardin d'un hôtel cannois. Chez les enfants, on constate un désir spontané d'aider les autres, jusqu'à l'âge où ils entrent dans la partie de leur parcours scolaire qui les oblige à passer des examens ». Est-ce qu'un formatage de la raison raisonnable commence alors ? En tout cas, une chose est sûre dans La Douleur de la mer : l'être humain possède un sens inné de la solidarité. Qui ne fait qu'être combattu de toutes parts et qu'on veut faire taire.

Lire la suite

Partager cet article

Commenter cet article