Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Le législateur israélien qui annonce un génocide contre les Palestiniens (Daniel Blatman)

31 Mai 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine, #Israël et le sionisme

L’admiration du vice-président (de la Knesset) Bezalel Smotrich pour le génocidaire biblique Josué ben Nun l’amène à adopter des valeurs qui ressemblent à celles des SS allemands.

Tomer Persico [1] a cité les remarques qu’a faites récemment le député Bezalel Smotrich (Habayit Hayehudi / le Foyer Juif) à une conférence de Sionistes religieux, où il a présenté son plan pour proposer trois options aux Palestiniens : quitter les territoires [palestiniens occupés], continuer à y vivre avec un statut de second rang, ou continuer à résister, auquel cas “les Forces de Défense d’Israël sauront ce qu’il y a à faire.” Ce sont des mots terrifiants qui sont susceptibles de conduire Israël à perpétrer le crime horrible de génocide.

Il est difficile de croire qu’un représentant élu d’un parti membre de la coalition de gouvernement puisse évoquer l’option du génocide si les Palestiniens n’acceptent pas les termes qu’il est prêt à leur proposer : soit l’émigration, soit vivre sous un régime d’apartheid fondé sur les principes du droit juif, qui pourrait même être pire que celui qui a existé en Afrique du Sud. Smotrich, un des vice-présidents de la Knesset, est la plus importante personnalité gouvernementale à ce jour à déclarer sans hésitation que l’option du génocide est envisagée si les Palestiniens n’acceptent pas nos conditions – et il est évident qu’ils ne les accepteront pas.

Smotrich adopte comme modèle le Livre de Josué dans la Bible. Les chercheurs sur le génocide dans le monde antique ont déjà établi que le Livre de Josué est un document important dans l’étude des caractéristiques du génocide dans le monde antique. Certaines de ses composantes sont différentes des génocides du 20ème siècle, mais le Livre de Josué décrit des actions qui ont été de façon explicite définies comme un génocide dans la Convention de l’ONU de 1948 sur la Prévention et le Châtiment du Crime de Génocide. La convention définit toute personne qui commet de tels actes comme quelqu’un qui a commis des crimes contre l’humanité et qui doit en conséquence être mis en jugement.

C’est ainsi que le Livre de Josué décrit la prise de la ville de Aï (Joshua 8, 24-29) : “Et, quand Israël eut fini de tuer tous les habitants de Aï dans la campagne et dans le désert où ils les poursuivirent, et que tous furent tombés jusqu’au dernier sous le tranchant de l’épée, tout Israël revint à Aï, et en passa la population au fil de l’épée. ... Enfin Joshua incendia Aï, et il en fit pour toujours une ruine, un lieu désolé, jusqu’à aujourd’hui. Et le roi de Àï il le pendit à un arbre, jusqu’au soir ; mais au coucher du soleil Josué ordonna qu’on descendit de l’arbre son cadavre. On le jeta ensuite à l’entrée de la porte de la ville, et on amoncela sur lui un grand tas de pierres, qui existe encore aujourd’hui.”

Le massacre de 1995 à Srebrenica, une atrocité un peu moins terrible que celle de la Bible, a été considérée comme un génocide par l’Organisation des Nations. L’article 2 de la convention sur le génocide déclare que “génocide veut dire l’un quelconque des actes ci-après perpétrés dans l’intention de détruire, totalement ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.” Ces actes comprennent “le fait d’assassiner des membres du groupe”, “ le fait de causer de graves dommages corporels ou mentaux à des membres du groupe”, “le fait d’infliger délibérément au groupe des conditions de vie calculées pour provoquer sa destruction totale ou partielle”, et “le fait d’imposer des mesures ayant pour but d’empêcher les naissances dans le groupe.”

Si la prise de Aï avait eu lieu aujourd’hui, Josué ben Nun aurait été amené menotté devant un tribunal et jugé sous l’inculpation de génocide. Et voilà le modèle de Smotrich.

Lire la suite

 

Partager cet article

Commenter cet article

V
Et quand on sait que la véracité historique des faits racontés dans le Livre de Josué est douteuse, il y a de quoi réfléchir. Par exemple, la ville de Jéricho n'était pas fortifiée à l'époque où le "miracle des trompettes" est sensé avoir eu lieu.<br /> Il semble que les rédacteurs aient eu besoin d'inventer des "hauts faits" pour légitimer leur présence dans le pays.<br /> Cette collection de massacres servira de caution morale aux conquérants de l'Ouest américain (Indiens = Amalécites) pour justifier les leurs.<br /> Il est donc logique que leurs héritiers soutiennent la politique israélienne.
Répondre