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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Aux origines de la polémique sur le festival afroféministe Nyansapo (Frantz Durupt)

29 Mai 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Racisme, #Antiracisme politique, #Afrique

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé vouloir saisir le préfet pour faire interdire un festival afroféministe organisé pour partie dans un bâtiment appartenant à la capitale et comprenant des ateliers en non-mixité. C'est le dernier acte d'une polémique lancée par l'extrême droite et relayée par la Licra.

Du 28 au 30 juillet doit se tenir à Paris un festival «afroféministe militant à l’échelle européenne», Nyansapo, organisé par le collectif Mwasi. Deux mois avant sa tenue, l’événement fait l’objet, ces derniers jours, d’une offensive sur Internet, relayée ce dimanche par la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a publié une série de tweets où elle dit «demander l’interdiction du festival» et annonce qu’elle va «saisir le préfet de police en ce sens». L’élue «se réserve également la possibilité de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination».

Qu’est-ce que ce festival et qui l’organise ?

C’est la première édition du festival Nyansapo. Sur son site, le collectif organisateur définit ainsi sa raison d’être : «Au sein de nos communautés et dans une société occidentale capitaliste et patriarcale, nous voulons lutter contre toutes les oppressions liées à nos positions de femmes noires. Mwasi, c’est aussi faire entendre les voix des Noires africaines et afrodescendantes dans leur diversité, car notre afroféminisme n’est pas un ensemble monolithique. Enfin, c’est se réapproprier nos identités et notre image en tant que femmes (et personnes assignées femmes) noires.»

Le festival Nyansapo assume d’être pour partie organisé en non-mixité. C’est-à-dire qu’il proposera quatre espaces distincts dont trois seront réservés respectivement aux femmes noires, aux personnes noires, et aux femmes «racisées» (lire ici une définition du terme «racisé»). Le quatrième sera ouvert à tout le monde.

Concrètement, indique le programme, tous les événements ouverts à tout le monde se dérouleront dans les locaux de la Générale Nord-Est, une «coopérative artistique, politique et sociale», sise dans le XIe arrondissement parisien. Elle loue ces locaux à la mairie de Paris, d’où la réaction de celle-ci, qui s’est sentie concernée. «La position de la maire est simple : elle est attachée à la possibilité pour tous les Parisiens d’avoir accès à tous les événements culturels», explique-t-on à la communication de la mairie de Paris, contactée par Libération.

Le problème, c’est qu’Anne Hidalgo a cru que l’intégralité du festival se déroulerait dans les locaux de la Générale. Or, les ateliers organisés en non-mixité se tiendront dans un lieu privé, explique le collectif Mwasi. La mairie de Paris ne devrait donc avoir aucun droit de regard dessus.

Par ailleurs, la mairie finance déjà au moins un lieu non-mixte : une maison des femmes, située dans le XIe arrondissement, qui sert notamment à organiser des groupes de paroles et des actions contre les violences masculines, a souligné sur Twitter l’association féministe et LGBT les Effronté-e-s. Mais pour la mairie de Paris, les deux cas ne sont pas comparables, la maison des femmes étant une «association». Elle est également partenaire, souligne le collectif Mwasi, d’un festival du film lesbien et féministe dont l’accès est réservé aux personnes s’identifiant en tant que femmes.

Pourquoi la non-mixité ?

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