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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Pourquoi nous sommes en grève de la faim dans les prisons d’Israël — par Marwan Barghouti

19 Avril 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine Prisonniers

Traduction d’une tribune parue dans le New York Times

« Nous devons faire de Marwan Barghouti le Mandela d’aujourd’hui », lança Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières. La comparaison n’est pas rare et les voix abondent, de par le monde, pour exiger la libération du leader palestinien qui, derrière les barreaux, ambitionne pourtant de briguer un jour la présidence. Condamné à perpétuité pour « terrorisme » et emprisonné depuis plus d’une décennie, Barghouti, né en 1959, fut dirigeant de la branche armée du Fatah et joua un rôle important lors des deux intifadas : en 2012, le député appela toutefois, de sa cellule, à une « résistance populaire pacifique » puis condamna la récente « intifada des couteaux ». Le parlement tunisien proposa l’an passé sa candidature au Prix Nobel de la Paix et le journal israélien Haaretz va jusqu’à le décrire comme « l’homme qui pourrait mener son peuple à l’indépendance ». Nous vous proposons, en partenariat avec l’Association France-Palestine Solidarité, la traduction de sa dernière tribune, parue avant-hier dans le New York Times — Marwan Barghouti y explique les raisons du mouvement qui vient d’être lancé par plus de mille prisonniers palestiniens, dont lui : une grève de la faim pour la « longue marche vers la liberté ». 

PRISON DE HADARIM, Israël — Ayant passé les 15 dernières années dans une prison israélienne, j’ai été à la fois témoin et victime du système illégal israélien d’arrestations collectives arbitraires et des mauvais traitements des prisonniers palestiniens. Après avoir épuisé toutes les autres options, j’ai décidé que le seul choix pour résister à ces mauvais traitements était de se mettre en grève de la faim.

Quelques 1 000 prisonniers palestiniens ont décidé de participer à cette grève de la faim, qui commence aujourd’hui, la journée que nous célébrons ici comme la Journée des Prisonniers. Faire la grève de la faim est la forme la plus pacifique de résistance qui existe. Elle fait souffrir uniquement ceux qui y participent et ceux qui leur sont chers, dans l’espoir que leur estomac vide et leur sacrifice aideront à ce que le message trouve un écho au-delà des limites de leur sombre cellule.

Des décennies d’expérience ont prouvé que le système israélien inhumain d’occupation coloniale et militaire a pour but de briser le courage des prisonniers et de la nation à laquelle ils appartiennent, en infligeant des souffrances à leur corps, en les séparant de leur famille et de leur société, en faisant usage de mesures humiliantes pour les obliger à se soumettre. Malgré de tels traitements, nous ne nous soumettrons pas.

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