Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Sortie des radars médiatiques, la Palestine n’est plus (Samia Hathroubi)

7 Mars 2017 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine

TARQUMIYA. – Tarqumiya est un village qui ne vous dira rien. Tarqumiya est un village rural du Proche-Orient où la plupart des habitants étaient et sont des paysans qui font depuis des siècles de l’agriculture de l’olive et du raisin les sources de leur subsistance.

Tarqumiya est un village palestinien dans la région d’Hébron ; Al Khalil pour les arabophones ; et Khévron pour les populations hébraïques.

C’est grâce à Sumod que j’ai découvert ce petit village loin des sentiers qu’empruntent certains militants et quelques touristes osant défier la réputation de violence qu’arbore la ville.

Sumod a été ma collègue avant de me lier d’amitié avec elle. Lors de notre première rencontre, nous nous sommes retrouvées à
Berlin sur l’ancienne ligne de fracture de la Guerre froide entre l’Est et l’Ouest, qui avait divisé l’Allemagne et des familles entières.

Autour de nous, nous avions composé une équipe, d’activistes, d’insoumis du Proche-Orient. De Beyrouth à Rabat, en passant par Sana et Jérusalem, nous étions jeunes et farouchement optimistes. La plupart de mes camarades avaient connu au moins une guerre, un conflit armé. Nous étions aux lendemains des Printemps arabes. Nous avions rêvé et écrit pendant une semaine passée dans cette capitale européenne les grands desseins de notre mouvement et actions, dont l’objectif était de faire émerger une génération d’hommes et de femmes capables de dessiner un avenir radieux, démocratique et pluraliste.

À l’heure où j’écris, la jeune Gazaouie, après avoir survécu au pilonnage de sa maison par l’armée israélienne, a fui à l’étranger ; Mohamed le Yéménite a vu sa ville détruite et son pays mourir sous le joug et les bombardements saoudiens ; les militants de la démocratie égyptienne meurent lentement sous la dictature d’Al-Sissi ; Nimrod et Henriette, les deux Israéliens, l’un juif, l’autre chrétienne, ont quitté Tel Aviv et sa fausse insouciance pour New York.

À nos dépens, nous avons appris que l’Histoire n’est jamais linéaire et qu’après des bouleversements immenses l’avenir n’est pas (toujours) radieux.

Lire la suite

Partager cet article

Commenter cet article