Communiqué LDH
Le 19 juillet dernier, Adama Traoré mourait dans des conditions encore non élucidées, après son interpellation par la gendarmerie. Son décès a suscité d’autant plus de colère que le traitement réservé à cette affaire par le procureur a été pour le moins insatisfaisant. Son approche sélective, diverses omissions ont largement contribué à envenimer le climat à Beaumont-sur-Oise et dans les communes environnantes. Après avoir été dépaysée, l’affaire est aujourd’hui entre les mains du parquet de Paris.
Cinq mois après le jugement, deux frères d’Adama Traoré viennent d’être condamnés respectivement à huit mois et trois ans de prison au motif d’incidents ayant éclaté à la mairie de Beaumont-sur-Oise, lors d’un conseil municipal mouvementé, la responsabilité des troubles constatés étant restée difficile à établir.
La Ligue des droits de l’Homme en appelle à la vérité et à la justice.
Les autorités concernées doivent entendre les appels de la famille d’Adama Traoré et de toutes celles et ceux qui réclament que toute la lumière soit faite sur les causes exactes de la mort du jeune homme. Elles doivent rompre avec toute attitude ou posture partisane et rétablir les formes et le fonctionnement d’une justice respectueuse de l’égalité des citoyennes et des citoyens devant la loi.
Elles contribueront, ce faisant, à ce que Beaumont-sur-Oise retrouve le calme et, plus largement, à ce que police et justice reprennent toute leur légitimité auprès de populations qui, d’incidents en événements dramatiques, de déni en mépris, se vivent stigmatisées, maltraitées, laissées pour compte de la République.
Paris, le 19 décembre 2016
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