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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

«Les policiers n'en peuvent plus» (Alain Brossat)

18 Novembre 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Police Justice

«La police à laquelle un pouvoir politique veule et inconséquent lâche les rênes et qui, en conséquent se sent pousser des ailes, ne rêve pas de meilleures conditions d'exercice du noble métier consistant à assurer « le respect de la loi » ; elle rêve, platement et en automate, d'un Etat policier. » Analyse d'Alain Brossat de l'usage du «ras-le-bol» policier dans la campagne.

Les policiers sont à bout, ils sont au bord du burn-out collectif – ce n'est pas l'effet papillon mais le syndrome de Viry-Châtillon – un cocktail Molotov lancé dans l'Essonne peut-il provoquer une tornade de manifestations de flics dans la France entière ?

La réponse est à l'évidence oui - un bon point pour la théorie du chaos.

Première remarque. Les journaux, les gens de l'Etat et de la politique de gouvernement qui, aussitôt, accourent en renfort à sons de trompes vont, en la circonstance, mettre le cap sur « les policiers » plutôt que sur « la police ». Ce qui prouve que ces gens-là, même quand ils n'ont pas la réputation d'avoir inventé le vibromasseur à ondes pulsées, manifestent une certaine sensibilité à la langue. « La police », en effet, c'est une institution, un corps d'Etat froid comme un hareng mort, et qui plus est, un truc qui, allez savoir pourquoi, aurait tendance à faire peur au populo. « Les policiers », par contraste, c'est de la viande humaine qui pulse et frémit, c'est fragile comme la vie d'un nourrisson. C'est en effet cela qu'il s'agit d'établir, sans délai ni contestation possible : les policiers, aujourd'hui, omnes et singulatim, sont en grande souffrance, comme ils ne l'ont jamais été. C'est comme si chacun d'entre eux avait été pris dans l'embuscade sarrasine de Viry-Roncevaux et en était revenu avec son pronostic vital tout chiffonné.

Seconde remarque. Il y a, on le sait bien, c'est affligeant mais c'est comme ça, tous ces agités du bocal, ces alliés objectifs de Daech qui se sont mis en tête qu'au pays des droits de l'homme, la police aurait tendance à être violente et qui, du coup, se sont sentis autorisés à taguer sur les murs de quelques temples du Savoir des slogans odieux du style « Tout le monde hait la police ». Ceci, au prétexte inepte que, tout au long des manifestations contre la loi (scélérate) dite El Khomry, se seraient multipliées les exactions policières : tirs tendus et rapprochés de flash balls propres à mutiler ceux à qui ils sont destinés, usage illégal de grenades dites de désencerclement, coups assénés à des militants jetés à terre, charge contre les passants massés sur les trottoirs, fouilles humiliantes et perverses, raclées et humiliations infligées à des lycéens en garde à vue, contrôles au faciès redoublés, etc. De ce déchaînement de violence policière, des journaux comme Le Monde et ce vieux gauchiste maléfique de Défenseur des Droits seraient même allés jusqu'à s'inquiéter... Pas les syndicats de policiers, alignés comme un seul homme derrière les auteurs de bavures caractérisées, dûment filmées et enregistrées.

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